Le soulèvement citoyen du 22 février 2019 a secoué bien des certitudes et a chamboulé bien des positions. L'irruption citoyenne dans la sphère politique nationale n'a pas laissé de marbre la classe politique. De manière désintéressée ou sournoise, les formations politiques qui animaient la scène nationale ont pris position pour la nouvelle donne qu'a imposée la rue.Entre les soutiens francs qui trouvaient en la colère citoyenne un prolongement et une confirmation de leurs positions vis-à-vis du régime en place et ceux qui voyaient dans le soulèvement "une opportunité" de repositionnement, la rue n'a pas succombé aux ruses des man?uvriers de tout acabit. Le mouvement populaire s'est imposé comme un paradigme et un paramètre auxquels se mesurent à la fois l'engagement des partis politiques pour un changement radical du système et le sérieux avec lequel ils accompagnent le soulèvement.
En un an d'existence et de persistance, la rue a réussi à imposer une décantation longtemps recherchée. Elle a fini par dévoiler la nature, bien entendu du régime, mais aussi ce que recèle la classe politique comme personnel versatile et incertain. Le mouvement du 22 février n'a pas laissé de place au rafistolage et aux professions de foi. Prise de court comme le pouvoir, la classe politique, tous courants confondus, s'est retrouvée dans l'obligation d'avancer mais jamais sans prendre en compte le poids de la rue.
C'est dès lors que rares étaient les initiatives de conglomérats politiques qui ont abouti. Hormis les formations ayant convergé autour du principe démocratique à imprimer à la future République, tous les autres courants ont fini, soit par se mettre sous la protection du pouvoir, soit par abandonner le combat face à la ténacité de la rue. Même l'initiative lancée depuis Aïn Bénian n'a pas cédé au chant des sirènes des élections. Il en est de même pour le courant islamiste qui se retrouve rejeté par la rue.
Les principaux animateurs se sont réfugiés dans le giron du nouveau pouvoir où ils espèrent trouver confort et quelques rampes pour se relancer. Quant aux partis de la mouvance démocratique réunis dans le Pacte de l'alternative démocratique (PAD), ils sont les seuls à rester fidèles au mouvement populaire, en essayant de donner une approche révolutionnaire au soulèvement. Le PAD est la seule entité qui accompagne le soulèvement depuis le début. Quant aux partis du pouvoir, ils sont complètement laminés par la déferlante citoyenne.
L'exigence de leur dissolution ne cesse d'être réitérée par les manifestants. Leur rôle est réduit à de simples apparitions sporadiques, comme ils l'ont fait lors du vote du plan d'action du gouvernement à l'APN et au Sénat.
Mohamed M.
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Posté Le : 20/02/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed MOULOUDJ
Source : www.liberte-algerie.com