Algérie

Entre soulagement et espoir



Entre soulagement et espoir
Les hommes de l'art célèbrent la journée de l'artiste, qui correspond au 8 juin de chaque année. Ils se souviennent des disparus qui ont porté sur scène, à travers leurs ?uvres, peintes ou écrites, l'Algérie où le combat pour la défense de la culture nationale fut également un front de résistance. Ce n'est nullement un hasard si de nombreux écrivains furent expulsés d'Algérie durant la guerre de Libération. Des artistes eurent toutes les peines du monde à desserrer l'étreinte de la censure et certains d'entre eux, à l'instar de Hassen El Hassani, Habib Redha et Akli Yahietene furent emprisonnés. D'autres comme Redha Houhou ou plus tard Mouloud Feraoun furent assassinés. On ne dira jamais assez le rôle de la troupe artistique du FLN qui a su faire découvrir partout où elle se produisit les facettes de la culture nationale. Le choix du 8 juin n'est pas fortuit. C'est ce jour-là de l'année 1958 que Ali Maâchi fut pendu sur une place publique de sa ville natale de Tiaret. Ces réminiscences n'empêcheront pas d'évoquer la réalité que vivent des artistes partagés entre espoir et dépit. D'une part, jamais les pouvoirs publics n'ont semblé porter autant d'intérêt à la culture. A la faveur d'événements comme « l'année de l'Algérie en France » et présentement « Constantine, capitale de la culture arabe », des sommes colossales ont été investies pour bâtir des infrastructures, moderniser les équipements ou encourager l'édition. Cet intérêt pour la chose culturelle se manifeste aussi à travers la multiplication des festivals, qui dans presque toutes les villes, mettent en valeur un patrimoine riche et varié. Ainsi, Béchar vibre, ces jours-ci, aux sons de la musique diwan et le festival national de musique actuelle vient de se clôturer à Guelma. Petit à petit, les villes et villages du pays renouent avec l'animation, les journées culturelles et autres colloques. Des années durant, des chanteurs ont cessé presque de se produire et les tirades de comédiens n'emplissaient plus les théâtres. A ce propos, nous assistons à la naissance de plusieurs théâtres dans des villes comme Oum El Bouaghi, Mascara ou Souk Ahras, qui alimentent le répertoire national. Le Conseil national des arts et des lettres, installé en 2012, est un maillon d'un dispositif plus large visant à assurer une protection morale et sociale aux artistes. Celui-ci s'adosse aussi sur l'instauration de prix, dont l'un porte le nom de la romancière Assia Djebbar et un autre celui de Bakhti Benaouda.ContraintesLa médaille a aussi un revers. Il va sans dire que des problèmes demeurent. Il y a comme un fossé entre les structures éducatives dans lesquelles l'éducation artistique n'a pas encore trouvé sa place et les programmes des organismes culturels. Ces derniers doivent y trouver des publics naturels. Beaucoup d'artistes se plaignent, par ailleurs, non sans quelque raison, de l'émergence d'une relève mal formée. Les écoles et instituts en charge de cette tâche demeurent confrontés à de nombreuses difficultés et quelques disciplines, comme la danse ou la sculpture, sont encore minorées. C'est d'une semblable césure que souffre le septième art. Si le nombre de films en tournage ou produits a augmenté, ces dernières années, le public peine à retrouver le chemin des salles qui n'existent plus dans beaucoup villes.




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