Algérie

Entre silences et aveux compromettants !



J'ignorais qu'exprimer ses opinions pouvait menacer l'intégrité d'un pays. Tout le monde sait que non. Mais il y a ceux qui font comme si l'Etat algérien était à tel point fragile que remettre en cause un mode de gouvernance décidé par lui l'enverrait fatalement droit dans le mur. Ce qui justifierait la condamnation de toute personne, qu'il penserait dangereuse pour sa stabilité, à la prison à perpétuité. C'est effrayant de penser qu'un tribunal peut faire enfermer un jeune de 24 ans jusqu'à la fin de ses jours ! Quelle idéologie défend-on lorsque l'on réprime aussi sévèrement ou que, lors d'une garde à vue, par exemple, on viole et torture sauvagement un étudiant qui s'ouvre à la réflexion, refuse la vie qu'on lui propose, dit son opposition au système en place et sa sympathie ou son appartenance à un mouvement autonomiste ' Je ne reviendrai pas sur le MAK, ses militants ou la cause qu'il défend et mon opinion à l'égard de ceux qui appellent à fractionner mon pays dont je défends l'unité absolue, sans jamais lui contester sa multi-culturalité. Je ne partage certainement pas leurs ambitions, mais je ne leur dresserai pas une potence pour autant.En mettant en scène une justice qui sanctionne et une autre qui contredit la sentence, on pense, de la sorte, pouvoir se dispenser d'écouter la rue, interdire l'expression d'un quelconque mécontentement, obliger à prendre ses distances avec la contestation de rue et surtout renoncer au tapage médiatique. Penser, en usant de sévices, faire aussi passer l'envie de renouer avec les slogans hostiles ou d'inspirer d'autres revendications. Il y aurait pourtant là tous les ingrédients pour ranimer des frustrations à peine déplacées.
À une récente époque, on a toléré, tout en grimaçant, des centaines de protestations éparses et surtout spontanées engendrées par une colère que l'on pensait savoir encadrer. Aujourd'hui, il n'est plus question de laisser quiconque aller dehors exiger une émancipation ou une promotion sociale, prohibées, sous prétexte de menaces extérieures sur le pays ou d'une pandémie qui impose de remettre aux calendes grecques des manifestations de rue à l'affût !
M. B.
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