Sidi Saïd Abdelmadjid, secrétaire général de la centrale syndicale UGTA, unique syndicat représentant le monde des travailleurs présent à la 14e Tripartite, ayant réuni jeudi et vendredi derniers le gouvernement, le syndicat et le patronat, a atteint son objectif.
Bien qu'il ait revendiqué un Salaire national minimum garanti (SNMG) de 20 000 dinars et qu'il en a obtenu 18 000 dinars, Sidi Saïd s'est dit satisfait de la décision prise, celle d'augmenter dès janvier 2012 le SNMG de 20%. Une augmentation qui ne passera certainement pas inaperçue parmi les travailleurs. Ainsi, en l'espace de 2 ans (la première augmentation est intervenue en 2010), le SNMG est passé de 12 000 à 18 000 dinars. Une décision accueillie sans surprise, en ce sens que le Premier ministre Ahmed Ouyahia l'avait annoncée à l'ouverture des travaux, tout en soulignant la nécessité de sauvegarder la relance des entreprises publiques et privées. «Il est indispensable de ne pas occulter lors des débats l'ampleur du déficit du budget de l'Etat qui, selon la loi des finances 2012, atteindra les 25,4%», avait-il indiqué. Il n'en dira pas plus en éludant adroitement la question sur l'abrogation de l'article 87 bis du Code du travail. Cette abrogation a son importance, car l'article en question précise que le SNMG se compose du salaire de base, des indemnités et primes de toutes natures, à l'exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur. Cependant, force est de dire que cette augmentation ne devrait pas profiter à beaucoup de salariés du fait de la rareté des smicards dans notre pays. Les entreprises privées n'étant pas concernées par la hausse du SNMG, les représentants du patronat et des chefs d'entreprises n'ont pas objecté. Le SNMG étant l'un des huit points inscrits à l'ordre du jour de cette tripartie qui intervient après la réunion dévaluation gouvernement, patronat et syndicat de mai 2011, il était également question des conclusions de l'étude des rapports confiés à des groupes tripartites. Elles concernent notamment l'assainissement des entreprises en difficulté de remboursement. Là aussi, les concepteurs de la loi des finances complémentaires 2011 ont anticipé. En effet, ils y ont inscrit l'allégement du Credoc pour les entreprises productrices, le soutien financier de l'Etat aux PME à travers un différé de paiement des crédits et la bonification des taux d'intérêt. La mise en route de ces mesures avait été maintes fois revendiquée par le patronat très sceptique quant à la mise en route rapide de ces mesures. Le même patronat avait aussi exigé d'améliorer le climat d'investissement et d'instaurer une équité entre entreprises publiques et privées dans l'accès au financement et au foncier. Le pouvoir d'achat, la promotion de la production nationale, les perspectives du Pacte économique et social et les mutuelles figuraient au menu des débats de la tripartite tout autant que le dossier des retraites. Les participants ne s'y sont pas attardés au grand dam du président de la Fédération nationale des retraités, présent, et qui n'a pas caché sa grande déception. Il espérait soumettre et obtenir une augmentation des retraites, même si elle devait être à moins de 40%, telle que revendiquée par les retraités. En fait, cette 14e tripartite dont la tenue coïncide avec le 6e anniversaire du référendum portant approbation par le peuple de la loi pour la réconciliation, a permis au Premier ministre de jeter aux orties de vieux oripeaux, de repenser le climat des affaires avec le financement des importations des intrants de production, la bonification des crédits d'investissement des PME et le rééchelonnement des dettes bancaires des entreprises en difficulté financière. «Le processus de rééchelonnement des dettes des PME en difficulté financière est déjà engagé au niveau des banques qui ont déjà traité 70 dossiers. L'étude de 200 autres est en cours, tout autant que des mesures relatives à la fiscalité qui seront appliquées dans le cadre de la loi des finances 2012», avait-il annoncé comme pour calmer l'impatience des représentants des chefs d'entreprises qui ont fait de ces aspects leur cheval de bataille. Ni avant, ni après la tenue de la tripartite, Ahmed Ouyahia n'a pas répondu aux attentes des chefs d'entreprise regroupés dans le forum du même nom, que préside Réda Hamiani. Ce dernier a plusieurs fois dénoncé la non-application des décisions portant sur la levée des entraves qui bloquent l'installation du Conseil du Commerce et l'émission du texte de loi constitutif du Conseil de la fiscalité depuis 1999. A cette rencontre gouvernement-patronat-syndicat, il y a comme un design pompeux. C'est le cas de le dire`, sachant qu'appuyer Abdelmadjid Sidi Saïd, son allié de tous les jours, le Premier ministre semble vouloir entamer un contrat social dans la perspective des prochaines échéances électorales. Dans son approche, il a cherché à impliquer le patronat pour accélérer la normalisation de l'économie nationale et l'adaptation de l'appareil de production de l'entreprise algérienne à la réalité qu'impose la mondialisation.
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Posté Le : 01/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Djabali
Source : www.lnr-dz.com