Algérie

Entre satisfaction et déception...



Le Salon national du livre, qui a démarré le 11 mars dernier aux Pins maritimes (Safex) d'Alger, a pris fin avant-hier, samedi soir, après une dizaine de jours d'activités culturelles et d'expositions-ventes de livres ainsi que des dizaines de séances de ventes-dédicaces, tenues bien entendu, en présence des écrivains.Toutefois, et malgré une excellente organisation et une présence record des éditeurs, venus des quatre coins du pays, les ventes et l'affluence sur le Salon national du livre ont été en-deçà des attentes, selon les éditeurs. Cette lacune a été engendrée, en grande partie, par la mesure stipulant interdiction d'accès aux stands du Salon par les moins de 16 ans à cause du protocole sanitaire lié à la Covid-19.
Manque de médiatisation
Or, il se trouve, selon les affirmations des éditeurs, qu'il s'agit de la tranche d'âge la plus portée sur le livre, tous genres confondus. C'est donc l'application du protocole sanitaire de prévention contre le nouveau coronavirus, notamment l'interdiction de l'accès au moins de 16 ans, qui a entraîné une baisse des ventes car «les enfants et les adolescents sont les plus férus de ce genre de manifestation». Pour d'autres éditeurs, cette modeste affluence ainsi que les ventes qui n'ont pas été à la hauteur des attentes, on pourrait les imputer également au manque de médiatisation de l'événement. Il aurait été plus approprié de miser sur l'affichage publicitaire tous azimuts dans les lieux publics pour attirer plus de monde, ont estimé quelques éditeurs interrogés. Mais quand on sait que l'Onel (Organisation nationale des éditeurs de livres), organisatrice de ce Salon national du livre, ne dispose pas de moyens financiers, on comprend vite que cette lacune n'était pas surmontable. Il reste que la raison majeure de ce constat a été l'absence du public jeune.
Le rush habituellement constaté, notamment sur les manuels parascolaires, a fait défaut cette fois-ci car les concernés (les enfants et les adolescents, étaient tout simplement interdits d'accès. Il faut rappeler en outre que le contexte dans lequel intervient le Salon du livre est très difficile. Il est marqué par une conjoncture d'asphyxie financière ayant touché une grande partie des éditeurs dont certains ont même mis la clé sous le paillasson. Un état des lieux engendré par les conséquences de la pandémie de la Covid-19 ayant affecté de plein fouet le secteur du livre, qui était déjà loin d'être reluisant bien auparavant.
Des ventes acceptables
Seuls quelques éditeurs ont exprimé une certaine satisfaction concernant les ventes à l'instar du responsable commercial de «La Librairie verte», Bouaouni Fouzi, qui a estimé que les ventes étaient acceptables compte tenu des soldes qui ont atteint jusqu'à 20%, soulignant que le problème n'était pas tant la baisse d'affluence des visiteurs, mais plutôt le recul de la lecture. Il faut toutefois préciser que ce Salon du livre a redonné de l'espoir aussi bien aux éditeurs qu'aux écrivains. Ces derniers ont animé de nombreuses séances de vente-dédicaces dans les espaces qui leur sont dédiés. Ils ont été des centaines à y avoir élu domicile.
Des auteurs en herbe, mais aussi des écrivains confirmés ont été de la partie comme Rachid Boudjedra, Amin Zaoui, Mohamed Balhi, Mohamed Koursi, Hacène Halouane, Mohand-Ouramdane Larab, Daoud Makhous...
Cette première édition du Salon national du livre, version Onel, placée sous le slogan de «Le livre, une vie» a vu la participation de 216 maisons d'édition venues des quatre coins du pays. Au total, 24 conférences et tables rondes y ont été animées tout au long des dix journées qu'a durées le salon. Tout l'enjeu, pour l'Organisation nationale des éditeurs de livres, réside aujourd'hui dans les défis qui s'offrent à elle d'ores et déjà dans l'organisation de la prochaine édition qui aura lieu en mars 2022.
Une édition qui sera toute différente et meilleure que celle qui vient de s'achever pour peu que les conditions sanitaires s'améliorent et que cette pandémie de la Covid-19 laisse enfin en paix l'humanité.
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