Beaucoup de spéculations tournent autour du prix du mouton de l'Aïd el Adha à la veille du rituel du sacrifice. Les rumeurs vont bon train, et les plus folles vont jusqu'à avancer des chiffres astronomiques de 8 millions et 10 millions de centimes la tête. Contactées, les organisations concernées par le marché à bestiaux rejettent toutes ces informations et les allégations qui s'ensuivent, qui ne reflètent en rien, selon eux, la réalité du terrain.Abdelhalim Benyellès ? Alger (Le Soir) - C'est que la cherté du prix du mouton est annoncée en grande pompe chaque année et en pareille période. Mais ces dires sont vite démentis le jour J. Certes, à l'instar de l'augmentation de tous les produits de consommation, notamment cette année en raison de la situation sanitaire, le marché des moutons ne sera pas à son tour épargné. L'association des commerçants le confirme bien par la voix de son président, mais les prix ne vont pas jusqu'à atteindre les proportions insoutenables annoncées à près de trois semaines de l'Aïd. «Les mêmes appréhensions sont affichées chaque année, ce qui devient une tradition», fait savoir le président de l'ANCA. Et les mêmes propos sont tenus par l'Union nationale des paysans algériens, qui réfute, à son tour, les informations relayées par les citoyens ces derniers jours. «L'augmentation est certes attendue, mais les prix ne vont pas jusqu'à atteindre ceux annoncés à la veille de l'Aïd», dira-t-il, et de préciser qu'on ne devrait jamais croire les voix qui estiment que le prix du mouton oscillera entre 80 000 DA et 100 000 DA.
«L'augmentation est certes attendue mais le mouton sera à la portée de la bourse du citoyen moyen», dira le représentant de la Fédération des éleveurs algériens. «Il ne faut pas croire toutes les allégations qui circulent», reprend-il, mais il admet quand même qu'une légère hausse sera observée. A l'instar de la hausse des prix des produits de large consommation, le prix du mouton moyen subira, à son tour, une augmentation, ce qui est tout à fait normal, estime-t-il. «Il ne faudrait pas s'attendre à la stabilité des prix du mouton au moment où tous les produits enregistrent une augmentation. Pour Kerami Tahar, le marché obéit à des règles objectives liées à la situation sanitaire de coronavirus et à toutes ses répercussions sur le marché, parlant de la hausse des aliments de bétail et du recul du cheptel.
Cette hausse, notre interlocuteur l'explique par les agissements des spéculateurs qui perdurent malgré les promesses du ministère de l'Agriculture quant à la disponibilité de l'orge et au soutien du prix grâce à la subvention de l'Etat. Pour la FNE, ces «parasites» agissent sur le marché en raison de la sécheresse qui a sévi particulièrement cette année, ce qui a engendré une forte demande sur le blé et l'orge. Face à la situation insoutenable d'approvisionnement d'aliment de bétail, certains petits éleveurs ont fini par céder leurs bêtes, ajoute le représentant des éleveurs. Mais à propos de la disponibilité du mouton malgré tous les aléas, liés notamment à la conjoncture sanitaire de coronavirus (Covid-19), Kerami Tahar, qui représente l'UNPA, rassure que le marché ne connaîtra pas de pénuries et qu'il sera pourvu en quantités importantes pouvant répondre à la demande. Selon lui, les familles habituées au rituel du sacrifice peuvent acquérir un mouton moyen, certes légèrement plus cher, mais accessible.
Mais, d'après les connaisseurs, pour le moment, aucun chiffre ne peut être avancé, et pour preuve, diront-ils, les carrés de vente improvisés habituellement ne sont pas encore mis en place à quelques jours de l'Aïd. Et ils ajoutent aussi que le marché traditionnellement dominé par les intermédiaires semble en situation d'attente, car ces derniers usent de la rituelle stratégie de la rumeur avant le jour J.
A. B.
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Posté Le : 01/07/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelhalim Benyellès
Source : www.lesoirdalgerie.com