Algérie

Entre recueillement, enseignement et ...business Visite des tombes



Entre recueillement, enseignement et ...business Visite des tombes
Chaque vendredi, des familles algériennes se recueillent sur les tombes des êtres chers. A Alger, aux cimetières d'El Alia, El Kettar, Bainem, Sidi M'hamed, Garidi, pour ne citer que ceux-là, mêmes images, même rituel. Dès le matin, une procession de voitures gare devant les portails et des dizaines de personnes empruntent les allées menant vers les tombes. Entre les mains, des bouteilles d'eau pour nettoyer les lieux, du myrte (rihan) ou des genêts. Le choix du myrte n'est pas fortuit puisque dans les cultes religieux, le bois des tiges sert d'encens. Durant l'enterrement, c'est un lit de myrte qui est disposé et sur lequel est déposée la dépouille mortelle. Alors que le genêt sert à fleurir les tombes. Ces dernières sont souvent piétinées, salies par le dépôt de bouteilles d'eau ayant servi à nettoyer d'autres sépultures. Le recueillement et la méditation accompagnent ce déplacement ainsi que les enseignements. Les remarques des visiteurs sur ce petit bout de terre qui, un jour, reçoit son propriétaire, en disent long. Dans notre religion, la visite des tombes n'est pas contraire aux recommandations du Prophète Mohamed (QSSSL). La visite des tombes est même conseillée (moustahaba). C'est un rappel pour que les vivants sachent qu'ils vont mourir et donc doivent agir pour rectifier les erreurs comportementales et aller vers le droit chemin. Le Prophète Mohamed (QSSSL) a dit : « Je vous avais interdit de visiter les tombes, mais visitez-les pour que cette visite vous rappelle le bien. » (rapporté par Mouslim). Les visites des tombes ont également ouvert la voie au business et à la débrouillardise. Les vendeurs de myrte et de genêts sont là dès les premières lueurs du jour. Le souci de ne rater aucun client pour liquider le stock du jour anime ces jeunes qui ont fait de ce commerce un gagne-pain. Brahim est de ceux-là. La quarantaine bien entamée, il s'adonne à cette activité depuis plus de cinq ans devant le portail d'El Alia. « La vente de myrte à raison de 40 DA la botte m'assure une rentrée d'argent appréciable durant les vendredis et qui vient compléter mon salaire de mécanicien chez un concessionnaire d'automobiles », dira-t-il. Au cimetière de Bainem, Ahmed et Azzedine sont toujours présents sur ces lieux pour nettoyer, ramasser les herbes mortes et colmater les brèches des vieilles tombes. L'un est employé dans une APC et l'autre est man'uvre. L'aide qu'ils apportent aux visiteurs des tombes est précieuse. Elle est même très appréciée par les parents des morts qui sont certains que le repos éternel de leurs proches se fait dans un endroit propre et sain. Ce qui les encourage à mettre, sans parcimonie, la main à la poche.


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