Entre recherche d'équipements de production et de petites « curiosités »

À l'entrée, déjà, de jeunes étudiants, filles et garçons, sont là, envoyés par leur boîte pour distribuer leurs prospectus : « Visitez notre stand, une surprise vous attend ». Ce sont les grandes marques qui font leur apparition, avec des produits haut de gamme et qui s'adressent aux grands frimeurs. Vous avez déjà la montre Casio à plus d'un bâton à l'entrée, qui vous nargue, les motos Harley Davidson qui épatent plus d'un. Rayon gastronomie, le Taj Mahal, qui est à Ben Aknoun, fait un saut jusqu'à la Safex pour vanter, extra muros, ses mets. Le restaurant indien annonce de bonnes découvertes culinaires avec des réductions pour les convives. Autres boîtes à profiter encore de la foire, les gens du spectacle. Les pensionnaires du centre Ardis, juste à côté avec le cinéma 3D. Si vous voulez voir un film dans toute sa dimension, vite, ne ratez pas cette occasion, on vous accorde une remise de 20%. ` La foire est loin de ressembler, cependant, à un capharnaüm, une brocante où l'on trouve de tout. On vient joindre l'utile à l'agréable, se défouler, mais on vient aussi pour de la prospection, pour découvrir des équipements nouveaux, intéressants pour les chantiers. Plusieurs exposants ont enregistré des commandes, appareils de manutention, grues, malaxeurs, machines agricoles... Les représentants privés sont très agressifs, ils proposent aux acheteurs plusieurs formules, les ventes en leasing, des remises, des montages de type Ansej.... PMA Trading, une entreprise du secteur public, est le distributeur de la nouvelle marque de tracteurs Fergusson, montés dans les ateliers de PMA avec le partenaire américain. PMA Trading, filiale commerciale, distribue aussi les moissonneuses-batteuses construites à l'usine de Sidi Bel-Abbès. « Il y a une forte demande pour ces équipements », affirme Ali Mohand, responsable à PMA. Les nouveaux tracteurs ont été vendus à « plus de 600 unités depuis le lancement de la production, il y a une année », annonce-t-il. Quant aux moissonneuses-batteuses, le modèle a été relooké, avec « la climatisation de la cabine et l'isolation », ce qui devrait intéresser davantage les agriculteurs. Là aussi, « PMA en a écoulé 678 unités », selon les données fournies par Ali Mohand. Cet engouement des agriculteurs pour les nouveaux équipements s'explique par « les facilités bancaires et les subventions de l'Etat qui atteignent les 30% sur l'achat de chaque matériel ». De plus, il y a une autre « mesure plus importante introduite par le gouvernement qui booste les ventes, en encourageant le renouvellement du parc matériel de plus de 15 ans avec un financement de 70% », explique ce responsable qui ajoute : « C'est unique au monde comme mesure de soutien pour les agriculteurs ». Juste à côté, un autre stand accueille aussi ce genre de public, German, fabricant d'engins élévateurs et de porte-palettes. L'entreprise issue de l'ex-ENMTP dispose de deux sites de fabrication, l'un à Ain Oussara et l'autre à Ain Smara (Constantine). Il y a « pour le moment une demande appréciable pour les chariots moyen tonnage de 7 tonnes et l'entreprise prévoit de lancer le 20 tonnes, pour mieux répondre à la demande », indique une commerciale de German. « Notre matériel est robuste avec un moteur de renommée mondiale, Perkins (Grande-Bretagne) et une boîte diesel italienne », ajoute-t-elle.Des remises de 30% sur les smart TV, les tablettes...Pour le large public, ce sont les nouveautés en matière de technologie de l'information et de la communication qui l'intéressent le plus, à l'image du téléviseur ultra HD, de la Smart TV, des démos wifi, des tablettes... La plupart des fabricants nationaux comme Condor, Iris, Upac, Enie sont à la pointe du progrès avec des lap-tops nouveau design, des tablettes, etc. « Il n'y pas de vente directe », signale un représentant de TCL qui expose des produits divers de marques Sentrax, Upac. Les ventes sont promotionnelles : « Nous avons décidé d'afficher des prix usine à l'occasion de cette foire », ajoute Hichem, responsable marketing du groupe. Cela « représente une remise de 30% environ », ajoute-t-il. Les clients « passent commande ici et se font livrer au niveau des showrooms, sis à la Safex ou à Oued Smar ». « La livraison est à la charge de la société, même pour un seul article », précise-t-il. Aux rayons cosmétiques, c'est le même intérêt des gens, surtout la gent féminine, ravie de faire des emplettes. Les nouveaux produits sont là, mais ce sont juste des échantillons. Dans le secteur textile de la production nationale, les sociétés du groupe de l'ancienne Sonitex sont là, il y a de nouveaux produits, des projets. Sur la question de la culture du coton et la production du polyester, en Algérie, pour réduire l'importation de ces matières premières indispensables pour l'industrie textile, le débat est chaud. C'est une « nécessité », acquiesce un des dirigeants. Des essais concluants ont été menés il y a quelques années dans plusieurs régions des Hauts-Plateaux, à M'sila, Tiaret, Laghouat, qui offrent les mêmes conditions climatiques que les pays fournisseurs (Egypte, Syrie, Inde). « La culture du coton, pourquoi pas ' », lance Slimane Boufrioua, DG de Texalg. Non pas que nos responsables n'y avaient jamais pensé, mais parce que l'idée « risquait de déranger beaucoup d'intérêts, dont ceux de l'import-import », confie-t-il