Algérie

Entre propositions sérieuses et idées fantaisistes


A près plus d'un mois, Ahmed Ouyahia clôturera demain le cycle des «consultations» sur la révision de la Constitution.
Le chef de cabinet de la présidence de la République, qui joue les remplaçants d'un chef de l'Etat malade et qui limite ses activités aux simples rencontres protocolaires, a rencontré, dans un cycle marathonien, des dizaines de personnalités politiques et de chefs de parti dont l'essentiel se recrute parmi les proches du pouvoir. En l'absence notable de l'ensemble de l'opposition, à  l'exception du FFS qui a décidé de siéger entre deux chaises, ceux qui se sont rendus au siège de la Présidence ont exposé des points qui font parfois consensus dans la société et la classe politique. D'autres propositions sont à  mettre sur le compte des blagues. Parmi les sujets qui font le plus consensus, la «séparation des pouvoirs» fait figure de leitmotiv. Sans exception, tous ceux qui ont défilé chez Ahmed Ouyahia ont répété l'impérieuse nécessité de séparer les trois pouvoirs, à  savoir l'exécutif, le législatif et le judiciaire. Séparation des pouvoirs Cette proposition a bel et bien été formulée par des dizaines de partis politiques et personnalités qui avaient déjà rencontré Abdelkader Bensalah lors des consultations de 2011. Mais à  la surprise générale, la mouture de la Constitution soumise au débat consacre plus que jamais l'omnipotence du président de la République sur les autres pouvoirs. L'idée a-t-elle des chances de passer avec Ouyahia '
La réponse est chez le pouvoir, qui répète à  l'envi que les propositions de la classe politique seront prises au sérieux. Autre sujet qui fait consensus : la protection de l'indépendance de la justice. Si le slogan est adopté par tous, y compris par le pouvoir, le terrain démontre le contraire. Là encore, la mouture de Bensalah, remise au débat en mai dernier, montre que le pouvoir n'entend pas les choses de la même manière. Car au lieu de proposer des mesures concrètes, les rédacteurs du document se sont limités à  rappeler le principe tout en ajoutant, quelques pages plus loin, un article qui fausse tout : c'est le chef de l'Etat – encore lui ! – qui désigne tout, y compris les juges. Régime parlementaire Parmi les points qui ne font pas vraiment consensus, la nature du pouvoir continue de diviser les Algériens, même si beaucoup réclament la désignation d'un Premier ministre issu de la majorité parlementaire. Si certains, notamment les islamistes, veulent un régime parlementaire, les partis et personnalités proches du pouvoir penchent plutôt vers un régime présidentiel fort ou, tout au moins un régime hybride. Quant au pouvoir, ses représentants ont toujours affiché leur préférence pour le maintien du système actuel qui est présidentiel.
A côté de ces idées de fond, d'autres propositions sont à  classer dans le registre des faits divers. C'est le cas d'une suggestion de Naïma Salhi. La présidente d'un parti qui s'appelle El Adl ou El Bayan (Justice et proclamation) préconise un statut «pour les chefs de parti». Elle souhaite que les présidents et secrétaires généraux aient des «avantages» matériels pris en charge par l'Etat. Une manière à  elle de s'intéresser aux préoccupations du peuple.
 
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