Algérie

Entre promesses et réalité


Loin du scénario habituel de la hausse des prix des produits alimentaires durant seulement les premiers jours du mois de Ramadhan, cette année, le retour à la normale se fait désirer, donnant le tournis aux citoyens qui, désormais, ne savent plus à quel saint se vouer. Entre les annonces de grands préparatifs qui ont précédé le mois sacré et les promesses d'une régulation naturelle induite par l'arrivée des nouvelles récoltes de fruits et légumes, les consommateurs, déjà sous l'effet d'un stress grandissant, se rendent à l'évidence, au même titre que les observateurs et les experts, les ministères concernées par l'organisation du mois sacré, substantiellement celui du Commerce et celui de l'Agriculture, qui n'ont pas réussi à tenir leurs promesses.Les raisons sont multiples, certes, mais il n'en demeure pas moins que les citoyens ont cru pouvoir souffler après la première semaine, profiter de conditions plus clémentes pour passer le reste du mois de Ramadhan sans tension, car nul besoin de rappeler qu'il était question de faire baisser les prix à travers la mise en place de plus de 909 marchés de proximité, l'ouverture de 150 points de vente consacrés aux viandes blanches et rouges, et la commercialisation de 10 000 tonnes de viandes blanches, dont 2 000 tonnes de viande congelée et 8 000 tonnes de viande fraîche, et la commercialisation de 37 000 tonnes de viandes blanches, assurés par le secteur privé.
Comme il était prévu que le tubercule star redescende sous la barre des 60 dinars, après les récoltes d'El Oued, pour le début du mois et celle de Mostaganem pour ces derniers jours, mais ni l'une ni l'autre n'ont pu éradiquer ce phénomène, qui bat cette année un nouveau record, une nouvelle configuration de la mercuriale, où désormais le mois de Ramadhan sera celui de la cherté et des privations.
Ce n'est ni plus ni moins qu'un constat d'échec qui découle de la grande difficulté qu'éprouvent les politiques publiques à se concrétiser sur le terrain, car, il faut le dire, les efforts consentis par les pouvoirs publics pour venir à bout de ces phénomènes auraient pu largement obtenir des débuts de résultats à même d'alléger la souffrance des citoyens et soutenir leur pouvoir d'achat.
Cela aurait été possible sans les effets d'une résistance au changement de certaines parties qui s'obstinent à croire au retour de l'ère de l'impunité, de l'anarchie, à laquelle s'ajoute un manque de vision, de plan prévisionnel de la part des gestionnaires en charge de réguler le marché et d'apporter des solutions, qui a lourdement pesé sur l'organisation de ce mois sacré. Sinon, comment expliquer l'absence d'adhésion de certains producteurs à l'ouverture des marchés de proximité' Pourquoi les conventions entre les différents organismes, tels que l'Onab et la Cnifa, n'ont pas réussi à faire baisser les prix de la volaille' Et surtout, comment expliquer la pénurie de l'huile de table qui se maintient malgré aucune perturbation dans la production' Et ce sans parler de la crise du lait, qui oscille entre pénurie et augmentation non justifiée, et de la flambée des prix des vêtements de l'Aïd, qui atteint des chiffres records.
Autant de questions qui trouvent une réponse, certes, dans la puissance des réseaux de la spéculation et dans la force des lobbys et des monopoles qui continuent d'imposer leur diktat, mais également dans une multitude de problèmes et de failles que l'économie nationale recèle depuis des décennies et qui s'articulent autour de l'existence d'un marché informel toujours aussi important et omniprésent, au point où il est devenu impossible, pour les autorités concernées, d'établir la moindre projection. Le manque de données fiables vient compliquer la situation, car il demeure nécessaire afin d'apporter et de trouver les vraies solutions.
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