Algérie

Entre progrès et méfiance



Après quelques jours d'incertitudes, nées des exigences de la Russie qui réclamait des garanties américaines pour entériner les progrès des négociations pour réhabiliter l'Accord sur le nucléaire iranien de 2015, le vent est de nouveau à l'optimisme. En effet, Moscou a assuré mardi que Washington lui a transmis cette garantie selon laquelle les sanctions imposées pour cause d'intervention en Ukraine «ne concernent pas sa coopération avec Téhéran». Un obstacle de taille semble donc levé pour la signature d'un document qui relance l'accord de vienne, au terme de conditions âprement négociées par les grandes puissances face à un Iran déterminé à faire valoir ses intérêts majeurs. « Nous avons obtenu des garanties écrites. Elles ont été incluses dans les accords de relance du Plan d'action global commun sur le programme nucléaire iranien», a déclaré mardi soir le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, aux côtés de son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian. Et de confirmer que la future coopération nucléaire russo-iranienne demeure effective, «en particulier en ce qui concerne sa figure de proue, la centrale nucléaire de Bouchehr».Lorsque Moscou a fait part de son exigence en matière de garantie, une levée de boucliers s'en est suivie dans les capitales occidentales qui ont accusé la Russie de chercher à faire dérailler les pourparlers qui ont duré des mois et des mois et leur couronnement annoncé avec la «signature imminente» d'un accord entérinant celui de 2015 que l'ancien président américain Donald Trump avait torpillé, dès son accession à la Maison-Blanche. «Les Américains cherchent tous les jours à dire que nous freinons l'accord (sur le nucléaire iranien), mais c'est un mensonge», a assuré Lavrov qui a ajouté que «l'accord n'est pas approuvé définitivement dans plusieurs capitales, mais la capitale russe, Moscou, n'est pas l'une d'entre elles». L'allusion concerne la levée des sanctions américaines que Téhéran n'a eu de cesse de réclamer pour que les engagements de 2015 soient de nouveau validés et protégés contre toute tentative de sabordage au lendemain d'une élection présidentielle aux Etats-Unis où le lobby pro sioniste et anti-iranien demeure plus engagé que jamais. Selon Sergueï Lavrov, les pays signataires sont désormais dans la «dernière ligne droite», même si les effets d'annonce sur une signature d'un compromis ont été nombreux durant les semaines écoulées. De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères a affirmé, lors de cette conférence de presse commune à Moscou, qu'il n'y a aucun rapport entre «ce qui se passe en Ukraine (...) et les pourparlers de Vienne» sur le nucléaire iranien. «À la suite des entretiens que j'ai eus avec M. Lavrov, la Russie - comme elle l'a fait ces dernières années, jouant un rôle positif dans ces pourparlers afin de parvenir à un accord solide - sera aux côtés de l'Iran», a-t-il considéré avant de marteler que les Etats-Unis doivent «réduire leurs exigences excessives pour que nous puissions parvenir à un accord». Washington a longtemps insisté sur la prise en compte des missiles balistiques iraniens pour son retour à l'accord sur le nucléaire, dit JCPOA. Cependant, les Etats-Unis ont vite assuré que les sanctions prises contre la Russie en raison du conflit en Ukraine «ne sont pas liées à un retour potentiel à une pleine conformité avec le JCPOA, et elles ne devraient avoir aucun impact sur sa mise en oeuvre». « Nous n'avons pas fourni d'assurances au-delà de cela à la Russie», a ainsi déclaré le porte -parole du département d'Etat qui a évoqué «quelques problèmes en suspens» pour conclure que «rien n'est convenu tant que tout n'est pas convenu».


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