Algérie

Entre pénurie provoquée et spéculation



Cette situation, si décriée aussi bien par les consommateurs que par les producteurs, est durement ressentie tout au long de l'année.Fait incontestable, la wilaya de Mascara est implantée dans une région à vocation agricole, un statut qu'elle assume pleinement, même si les populations des communes qui la composent ne tirent aucun dividende des productions qui émergent de ses terres. Outre les préjudices, la population locale endosse d'autres conséquences, puisqu'en dépit de la disponibilité d'une laiterie implantée dans la commune de Tizi, la wilaya de Mascara enregistre ces dernières années les effets de l'absence de lait des étals des commerçants.
Cette situation si décriée aussi bien par les consommateurs que par les producteurs est durement ressentie au cours du mois de Ramadhan et se prolonge tout au long de l'année, y compris en période hivernale. L'agriculture dispose de l'élevage de bétail lequel donne une production laitière annuelle de 50 millions de litres.
Et c'est à ce titre que les responsables du secteur de l'agriculture de la wilaya de Mascara doivent faire prévaloir leurs atouts et d'être en mesure d'assurer une autosuffisance, à condition que la wilaya soit épargnée quant à sa contribution pour alimenter les wilayas limitrophes qui accusent un déficit probant et qui enregistrent une demande assez importante.
Le cheptel réservé à la production de lait dans la wilaya est composé de 42 000 vaches susceptibles de donner entre 18 et 22 l par unité, des chiffres instables et flexibles caractérisés par les décès et les nouvelles naissances.
Ces performances sont loin de rivaliser avec le cheptel hollandais ou suisse dont une vache est en mesure de donner entre 40 et 50 l/j, car la différence est assujettie à plusieurs facteurs, notamment dans la manière d'assurer l'élevage et en fonction du traitement d'un régime bien respecté, mais le lait de la région est bénéfique.
La consommation du produit local constitue des encouragements aux éleveurs de la région pour produire plus et permettre au Trésor public d'économiser des devises. La hausse de la demande formulée par les crémiers pour la préparation des glaces durant la période estivale ainsi qu'une large consommation de ce produit par les ménages sont évoquées en guise de justification du manque de lait en sachet sur le marché par les responsables.
Certains commerçants mettent à profit cette confusion et n'hésitent pas à pratiquer une hausse du prix du sachet, le cédant à 35, voire 40 DA, avec un nombre limité à deux sachets, sous prétexte qu'ils ont eux-mêmes acheté ces quelques sachets auprès des commerçants des wilayas avoisinantes. Faute de disponibilité, les chefs de famille achètent sans contester ce qui s'avère comme étant une source de motivation supplémentaire pour ces indélicats commerçants.
Pourtant, plusieurs campagnes ont été lancées par les associations, la direction de la concurrence et des prix, et les services de sécurité à l'effet de sensibiliser les consommateurs les exhortant à dénoncer ces actes contraires à la réglementation en vigueur, mais aucune plainte n'a été déposée.
Les commerçants imposent leur diktat et cèdent le sachet de lait taxé officiellement à 25 DA à des prix oscillant entre 35 et 50 DA. Bien souvent, ces sachets de lait sont étalés à même le sol et exposés au soleil avec tous les risques pouvant en découler sur la santé et le budget des chefs de famille. La chaîne des anomalies commence à la sortie des camions frigos de l'usine et s'achève sur les étals des détaillants.

A. B.




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