Algérie

Entre pantalon chinois et veste turque L'ALGERIEN À LA RECHERCHE DE SON IDENTITE VESTIMENTAIRE



Entre pantalon chinois et veste turque L'ALGERIEN À LA RECHERCHE DE SON IDENTITE VESTIMENTAIRE
«Entre un commerçant algérien et un commerçant turc, c'est une grande complicité de triche»
Deux concurrents étrangers, pour le moins que l'on puisse dire imparfaits, s'affrontent sur le marché algérien.
Si le «made in China», a eu raison des ménages à faible revenu, le «made in Turquie» est en train d'envahir tous les ménages, en usant d'un marketing de mystification, en copiant les modèles des grandes marques pour venir les proposer au consommateur algérien. Les prix sont concurrentiels, il faut le reconnaître! Cependant, s'agissant de la qualité on est loin des normes universelles. Le marché algérien est devenu presque un acquis pour les Turcs qui organisent, du 28 février au 2 mars, le Salon du prêt-à-porter à Alger, avec la participation de plus de 60 sociétés, toutes tendances confondues. L'Algérie est un marché très prometteur, admettent des responsables turcs qui offrent de nombreuses opportunités sur le plan de l'importation, mais aussi en matière d'investissement pouvant aboutir à mettre sur pied des affaires juteuses. Pourquoi donc ce grand intérêt' La Turquie semble considérer le marché algérien comme l'un des plus importants en Afrique, notamment depuis son divorce avec la Syrie qui était sa première destination dans l'import-export.
Aujourd'hui, contrainte d'aller conquérir d'autres territoires, la Turquie mise sur l'Algérie pour promouvoir des relations économiques et des partenariats entre les hommes d'affaires qui plaident d'ailleurs pour l'amélioration des contacts, notamment entre les commerçants de vêtements et de chaussures. Les affaires commerciales de la Turquie tirent un grand bénéfice du marché algérien, ce qui incite de nombreuses entreprises turques à venir carrément s'y installer. Mais que pense réellement l'Algérien des articles turcs proposés' Elles sont nombreuses, les femmes, jeunes et moins jeunes qui expriment un faible pour le produit turc, surtout pour les prix, néanmoins beaucoup d'entre elles sont hostiles à cet envahissement.
«Personnellement, je n'ai aucun intérêt pour les produits turcs, ce n'est pas beau, ça n'a pas de style, je considère ça comme du chiffon, je préfère payer plus cher et m'habiller mieux», confie Maya, une jeune universitaire de 23 ans qui ajoute sur un air moqueur: «Ça n'a aucun sens de voir toutes les femmes habillées de la même façon, portant la même jupe, le même modèle. Elles ont toutes le même style.» Pour Nassima, c'est exactement de la triche, car explique-t-elle «on n'a pas fini avec les articles chinois qu'on est aussitôt rattrapés par ceux de la Turquie, si au moins, on pouvait proposer une tenue décente, en plus ce sont des modèles européens très mal copiés. Ça ne ressemble pas aux Algériens de s'habiller de la même façon! Les articles turcs sont, à mon sens, imposés, on n'a pas le choix, soit c'est chinois, soit c'est turc, j'aimerais bien voir plus le «made in Algeria». Pour Amine, un jeune de 28 ans qui a embrassé de près le monde de l'importation du prêt-à-porter, c'est une question d'argent pour les Turcs, et nullement un intérêt pour l'Algérie.
«Entre un commerçant algérien et un commerçant turc, c'est une grande complicité de triche», souligne-t-il en ajoutant,«le modèle turc proposé est une copie d'un modèle d'une grande marque, il est confectionné en Turquie pour être exporté en Algérie pour une clientèle précise, c'est-à-dire que c'est de l'arnaque, pour moi chinois ou turc, il n'y a aucune différence». Le bénéfice est mutuel entre les deux parties et c'est le consommateur algérien, à la recherche d'une identité vestimentaire, qui est pris au piège..


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