La route est déserte et il n'y a personne qui vous regarde, sauf un feu rouge, une fois le panneau clignote pour marquer le rouge, et vous êtes au croisement, et il n'y a personne qui vous surveille. Que feriez-vous' Dans un autre pays, vous n'oseriez jamais le «griller ». On ne sait jamais : ces peuples ont des caméras et la peur de payer le prix de la bêtise est encore vive, ca c'est notre jugement !mais pourquoi juger ainsi que ces gens là ont un certain niveau d'éducation. Bref ! Vous êtes en Algérie particulièrement à Mostaganem en face de l'un des feux tricolores, le plus récemment installé tout près de la direction de l'éducation, pour désormais réguler deux directions. La 1ère, celle de gauche que tous les conducteurs veulent emprunter, elle oriente vers la direction de l'hydraulique, par contre la 2ème, direction mène tout droit, celle où la majorité des conducteurs mostaganemois font semblant d'emprunter, puisque ces derniers « soit disant » civiques et bien éduqués, empruntent cette voie pour ?'griller'' le feu rouge de cette même direction afin d'user de la 1ère voie. Un acte plutôt d'incivisme, et de malhonnêteté, si on peut le juger ainsi, alors on voit l'image des conducteurs de la 1ère voie, plus dociles, pas contents du tout en train de vociférer puisqu'ils sont là, coincés quelques instants, qui paraissent interminables, nature pressée oblige, entrain d'attendre le feu vert, une scène scandaleuse qui se déroule quotidiennement en l'absence de policier. Le conducteur qui s'est arrêté est, sur l'échelle de la malice, un agresseur en ce sens qu'il rappelle au second qu'il est mal éduqué et donc un être sans vergogne sauf sous la contrainte. Le conducteur qui ?'grille'' le feu rouge est un chauffard, habitué à se délecter dans l'infraction. Tous les gens qui respectent un feu de rouge sont jugés stupides et regardés comme des reliquats de la couardise. Tous les gens qui ne remarquent même pas le feu tricolore sont considérés comme débrouillards. La situation résume la base basique de tout ce qui va décider de ce que nous sommes, notre éducation routière qui reflète peu la réaction à d'autres actes éducatifs de la vie quotidienne. Le socle de la morale citoyenne qui n'a pas besoin de policier derrière chaque Algérien ou de la menace de l'enfer derrière chaque acte. Généralement, dans ce cas là, on a deux nationalités : celle du conducteur qui s'arrête, aussi absurde que cela l'est, qui respecte l'interdit par respect pour la loi, même s'il n'y a aucun policier en vue. La seconde nationalité est celle de l'autre conducteur derrière vous qui se met à klaxonner, qui vous pousse à «griller » le feu parce qu'il est pressé et qu'il n'y a personne et qui, à la fin, vous dépasse en vous jetant un regard haineux. Une insulte qu'on voit dans les yeux du conducteur en colère qui vous dépasse en croyant vous dépasser dans l'échelle de l'évolution.
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Posté Le : 29/01/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Gana Yacine
Source : www.reflexiondz.net