Réunis sur les bords suisses du Lac Léman, la quarantaine de représentants de pays et d'organisations semblent avoir le plus grand mal à démarrer sur une base minimale pour aller de l'avant. Ouvrant la conférence, prélude avant des négociations entre les seules délégations syriennes à Genève, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a rappelé la responsabilité des acteurs dans la nécessité de préserver les vies humaines. La Russie et les Etats-Unis, qui ont ?uvré en coulisses pour la tenue de cette conférence, ont également appelé les Syriens à saisir une opportunité historique. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, a préféré user d'un ton provocateur.«Bachar al-Assad ne prendra pas part au gouvernement de transition. Il est impossible, inimaginable, que cet homme qui a mené une telle violence contre son propre peuple puisse conserver la légitimité pour gouverner», a-t-il lancé. Réponse du chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem : «Personne au monde n'a le droit de conférer ou de retirer la légitimité à un président sauf les Syriens eux-mêmes.» Russes et Américains continuent ainsi de s'opposer sur l'interprétation des principes édictés en juin 2012 lors de la conférence de Genève 1.Les Occidentaux parlent de formation d'un gouvernement de transition sans Bachar al-Assad, une condition que réfutent les Russes et les Syriens. Ainsi la complexe crise syrienne rentre dans une phase délicate.Un véritable jeu de position géopolitique où le moindre positionnement de pions est étudié avec minutie. Faire barrage à la participation de l'Iran n'aura pas été une bonne idée pour une solution globale. Il est évident que l'Iran est un acteur majeur dans le jeu de go actuellement en cours dans la région. Redoubler de pressions sur le SG de l'ONU pour qu'il retire son invitation a donné déjà le la pour une rencontre tendue. Il est patent que les chances d'une quelconque réussite de la rencontre n'en s'en trouverons que diminuées. La posture réfractaire de certains acteurs de la crise de voir assis autour de la table l'ensemble des acteurs est symptomatique des intentions. La recherche d'une solution globale et donc durable du conflit qui ensanglante un des plus important pays arabe ne semble pas faire partie des priorités. Pour l'heure.Cependant l'acceptation de l'opposition de s'asseoir, enfin, avec son ennemi viscéral est déjà en soi une évolution certaine. Un accord sur l'arrêt des combats, le cessez-le-feu et l'échange des prisonniers sera probablement l'un des principaux sujets de discussion dans les jours à venir. L'arrêt des hostilités sera bien compliqué à appliquer sur le terrain des deux côtés. Si le régime syrien peut ordonner à ses troupes de cesser toutes actions terrestres ou aériennes, Ahmad al-Djarba qui dit avoir l'ascendance sur les groupes peut-il faire autrement 'Notamment lorsque l'on sait que l'opposition est aujourd'hui une nébuleuse formée de plusieurs groupes et groupuscules qui ne s'accordent plus aucune confiance.M. B./Agences
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Posté Le : 22/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Moumene Belghoul
Source : www.latribune-online.com