Algérie

Entre le marteau et l'enclume



Entre le marteau et l'enclume
Tendance - Pour acheter une voiture neuve, un appartement, un terrain, des appareils électroménagers..., la plupart des familles algériennes recourent au crédit à la consommation.Pour ce faire, ces familles se dirigent, soit vers les banques, soit achètent selon la formule «vente par facilité de paiement» appliquée massivement ces dernières années par les entreprises de vente de divers produits et de quelques concessionnaires automobiles. Certes, le recours à cette «option» est dicté par le faible pouvoir d'achat des citoyens, essentiellement les simples fonctionnaires, mais ses lourdes conséquences se font sentir plusieurs années durant. Le rêve de disposer d'une maison, d'une voiture ou de divers équipements tourne, ainsi, au cauchemar puisque les bénéficiaires de ces crédits se retrouvent dans l'incapacité de faire face aux autres dépenses de la vie quotidienne du fait qu'ils partagent leurs salaires avec leurs créanciers.Et cette incapacité est accentuée par la hausse constante des prix des produits de large consommation et la multitude des échéances qui nécessitent de grosses dépenses (rentrée scolaire, fêtes religieuses, fêtes familiales...).Alors, cette catégorie de citoyens est prise entre le marteau et l'enclume, regrettant, souvent, le jour où elle a mis les pieds à la banque ou chez le commerçant qui vend par facilité. Mais, malheureusement pour ces citoyens, le regret ne sert plus à rien parce qu'ils ne peuvent plus faire marche arrière. En effet, ils sont tenus de se serrer davantage la ceinture pour pouvoir honorer leurs multiples engagements puisque le bien acquis, par crédit, peut leur être «confisqué» avec la force de la loi. C'est le cas de Hamid, comptable dans une entreprise privée à Alger, qui mène une vie amère depuis plus de cinq ans.Pour échapper aux charges du loyer, il a contracté un crédit bancaire et a acheté un appartement, une voiture et des appareils ménagers et électroménagers. «A l'époque, j'avais un seul enfant et je ne ressentais pas vraiment le poids de l'endettement. Aujourd'hui, je suis père de trois enfants dont deux sont scolarisés, et croyez-moi, je n'arrive pas à subvenir convenablement aux besoins de ma petite famille. Sur les 90 000 dinars de mon salaire et celui de ma femme, 50 000 dinars vont aux créanciers. Que faire avec le reste, soit la modique somme de 40 000 dinars '» s'interroge notre interlocuteur, sur un ton d'amertume et de regret. «Notre nourriture se limite à des pommes de terre, des ?ufs et du lait, sans plus. Moi, je ne déjeune pas dehors et je refuse même les invitations des amis pour aller prendre des cafés car je crains l'arrivée du tour où je devrais payer. En un mot, je mène une vie de misérable», poursuit-il.«Le crédit m'oblige à baisser la tête devant les dépassements de mon employeur, par crainte de licenciement. Toute ma famille s'habille à la fripe. Je triche même sur le billet de train, où je paye le tarif pour la prochaine station, alors que je me déplace sur plusieurs kilomètres.Allah Ghaleb, je suis asphyxié», avoue, de son côté, Amar, technicien dans une boîte de communication. Nos deux interlocuteurs ne sont, en effet, qu'un simple échantillon représentatif de milliers de citoyens «cloués» par le surendettement. Ils doivent encore patienter, car le remboursement du prêt bancaire se fait sur une période à long terme pouvant aller jusqu'à 30 ans !




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