Algérie

Entre lampistes et vrais responsables SCANDALE DE L'ENTRETIEN AVEC ACHOUR ABDERRAHMANE À SERKADJI



Une vue de la prison de Serkadji
Mais à quoi rime cette affaire et que s'est-il passé'
Inculpé et écroué, Achour Abderrahmane plaide son innocence! Il l'a fait cette fois dans les colonnes du quotidien arabophone Ech-chourouk depuis la maison d'arrêt de Serkadj, a qui il a accordé un entretien. Le prisonnier a essayé de se laver les mains du scandale de dilapidation de deniers publics (plus de 21 milliards de DA), au préjudice de la BNA et pour lequel il a été condamné en avril 2012 à 18 ans de réclusion criminelle.
Mais à quoi rime cette affaire et que s'est-il passé' D'abord, il faut relever que l'entretien de Achour Abderrahmane a été précédé par celui de Mokhtar Felioune, directeur général de l'administration pénitentiaire dans les colonnes du même quotidien. L'entretien en question est paru sous le titre «Nos prisons ne sont pas des hôtels 5 étoiles ni des bagnes de torture».
Il a porté essentiellement sur la maltraitance de prisonniers par les gardiens de ces établissements ainsi que la torture y prévalant et dénoncée à maintes fois. Or, le jour suivant, Achour Abderrahmane a été rencontré par «hasard» à la bibliothèque de Serkadji par les deux journalistes de ce quotidien arabophone.
Y a-t-il une suite logique entre les deux faits d'autant plus que les entretiens ont été signés par les mêmes journalistes' Qui a donné l'autorisation d'interviewer Achour Abderrahmane à l'intérieur de la maison d'arrêt' En tout cas, ce dernier a saisi l'occasion pour clamer haut et fort son «innocence».
La Cour suprême m'a acquitté et renvoyé mon affaire devant la cour d'Alger qui continue à me débouter, explique-t-il à ses hôtes.
Cependant, il a catégoriquement refusé d'annoncer ou de dire quoi que se soit à propos de l'affaire le concernant.
Le motif avancé: Achour Abderrahmane n'a pas voulu divulguer le secret de son inculpation malgré son innocence, car son affaire, dit-il reste encore pendante devant la justice. En fait, il n'a pas manqué de relever l'exemplarité des responsables et des gardiens de la prison. Et il déclare qu'il a «grandement confiance en la justice algérienne».
Par ailleurs, cet entretien réalisé avec un détenu de la prison de Serkadji a fait réagir le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Mohamed Charfi qui a mis fin avant-hier aux fonctions du directeur et de son adjoint.
Un nouveau directeur a été installé et le ministre de la Justice a ordonné l'ouverture immédiate de trois enquêtes par le parquet général près la cour d'Alger, le juge d'application des peines et l'Inspection générale des services pénitentiaires, a précisé le communiqué du département de la justice. Le communiqué a conclu que les enquêtes «détermineront la responsabilité de chacun et entraîneront les poursuites judiciaires».
Le communiqué indique que le contenu du reportage a outrepassé les limites de l'autorisation délivrée. Selon le même document, l'entretien «constitue en soi, une infraction aux exigences juridiques et organisationnelles des textes en vigueur dans les prisons». Voulant prouver sa pleine coopération avec les médias nationaux, le ministère précise que 537 autorisations d'effectuer des visites dans les établissements pénitentiaires ont été délivrées au médias durant les quatre dernières années.
Aucun dépassement ou violation n'a été jusque-là enregistré dans le contenu des reportages réalisés sur les programmes de réinsertion des détenus (enseignement, formation et autres activités culturelles et éducatives), et les moyens mobilisés par l'Etat pour la prise en charge des détenus, souligne encore le communiqué.


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