Algérie

Entre la Méditerranée et le rock'n'roll



Entre la Méditerranée et le rock'n'roll
En dépit de la fermeture de toutes les salles de spectacles de l'antique Cirta ? en rénovation - le comité d'organisation du Dimajazz a relevé le défi et assuré la continuité et le maintien du festival dans sa ville. D'habitude programmé au théâtre régional ou au centre culturel Malek-Haddad, cette année, et compte tenu des circonstances particulières, le festival se tient à Zouaghi, au parking du théâtre de verdure, là où un immense chapiteau a été dressé. Une tâche qui requiert des compétences techniques accrues. L'emplacement du chapiteau est plus aéré, il y a beaucoup d'espaces, un énorme parking et une salle qui peut accueillir plus de 800 spectateurs avec deux écrans géants et une énorme scène. Le commissaire du festival, Zoheir Bouzid, nous avoue que l'idée est un peu audacieuse. « Cette édition est un peu spéciale pour nous, toutes les salles de spectacles de la ville sont en chantier, mais cela dit, il ne faut pas que l'année culturelle soit blanche. Nous avons opté pour le maintien de ce festival qui a une histoire à Constantine. Je pense qu'à présent Dimajazz fait partie intégrante de la ville. Cette année ça a été difficile mais nous avons tout de même relevé le défi. Nous voulons aussi être prêts pour 2015 et la manifestation Constantine capitale de la culture arabe. La particularité du programme de cette année, c'est que musicalement parlant, il est adapté au chapiteau avec une ambiance festive par rapport au TRC. Quatorze artistes sont au programme et une édition dédiée à l'Afrique, ce continent qui a beaucoup apporté à la musique internationale, particulièrement le jazz » nous a-t-il déclaré. Au menu de cette première journée, deux groupes et deux ambiances différentes. D'abord Arabjazz mené par la chanteuse française d'origine algérienne Mamia Cherif accompagnée par un certain Karim Ziad à la batterie. Très à l'aise sur scène, Mamia Cherif interprète un répertoire très original, tantôt elle chante en arabe (classique ou dialectal), tantôt en espagnol, en portugais ou en français. A ses côtés un excellent orchestre dominé, il faut le dire, par Karim Ziad qui revient au Dimajazz dix ans après. Durant plus d'une heure, la belle Mamia emmènera le public à Venise, Barecelone, Paris, Alger ou Lisbonne, tout le charme et la force de la Méditerranée sont présents.Retour aux sources et émotionsTrès émue, Mamia Cherif nous révèlera, à la fin de son concert, que sa venue à Constantine la marquera à jamais : « L'occasion ne s'est jamais présentée pour moi pour venir ici en Algérie. Maintenant, c'est fait et je suis très heureuse et très émue. C'est la Méditerranée qui nous réunit tous, toutes ces cultures, toutes ces langues et toutes ces musiques. La musique, je la fais avec du c?ur que je transmets au public. » Questionné au sujet des différentes langues utilisées, Mamia Cherif dira : « L'arabe littéraire est plus facile pour moi, j'arrive facilement à prononcer les syllabes mais si je trouve un bon parolier algérien, je chanterais avec plaisir l'arabe algérien. L'idée, à la base, c'est d'adapter les standards de jazz à la musique arabe, mélangée au portugais, l'italien, le français et l'espagnol. Le but est de faire du rythme maghrebin qui ressemble beaucoup au jazz parce qu'il est cyclique et marqué par l'improvisation. Avec les instruments ça part dans tous les sens. » La fin de la soirée a été très rock'n'roll, avec le guitariste Eric Sardinas & Big Motors. Ce trio américain qui mélange le blues et le rock a enflammé la scène au point où le public était vraiment en transe et dansait près du groupe. Ce qui n'a pas gêné Eric Sardinas, au contraire, il n'hésitera pas à lancer à l'assistance : « Vous pouvez vous rapprocher de la scène à n'importe quel moment ! ». Avec sa guitare électrique et son allure très Steven Taylor (des Aerosmith) Sardinas est une bête de scène, très expérimenté et très efficace. Selon son manager que nous avons croisé, le groupe enchaîne en moyenne 200 concerts par an ! Notons, enfin, que la ministre de la Culture, Nadia Labidi, qui était en visite de travail à Constantine, s'est rendue au chapiteau quelques heures avant l'ouverture du festival pour s'assurer de son bon déroulement et de l'organisation. Contrairement aux habitudes, les autorités locales, à leur tête le wali ou même le directeur de la culture, n'ont pas manqué de marquer de leur présence la soirée inaugurale.




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