Algérie

Entre l'urgence d'un rassemblement et d'inutiles scènes de ménage


Le mal qui ronge le camp démocratique est si profond qu'on ne pourrait l'imaginer. Si profond que l'électrochoc du 9 avril dernier n'a pas fait l'effet thérapeutique attendu, du moins souhaité. Tout le monde pensait que lorsque les démocrates se retrouveraient dos au mur, et ils le sont depuis le 12 novembre 2008 quand la Constitution a été amendée pour permettre au président Bouteflika de briguer un troisième mandat à la barbe de l'alternance au pouvoir, allaient réagir en laissant de côté leurs querelles, et surtout leurs états d'âme. Certes, il y a quelques voix qui s'élèvent pour appeler à une nécessaire union pour construire une alternative pour le changement, mais la dernière sortie du premier secrétaire du FFS donne froid dans le dos.Dans une déclaration publiée hier par la presse, Karim Tabbou affirme : « Le FFS demeure attaché à l'éthique du débat apaisé. Il demeure également attaché à sa position de refus de toute alliance populiste, de hasard, sectaire ou tribaliste. L'alternative réside dans notre capacité d'écoute et d'action pour reconstruire le contrat de confiance avec la population et les forces du changement ». Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour comprendre que le jeune premier secrétaire du plus vieux parti de l'opposition s'adressait au président du RCD qui se faisait l'écho de l'appel de Hocine Aït Ahmed. Une initiative que M. Sadi a qualifié d'excellente. En effet, il y a beaucoup à redire sur le sens qui a été donné à la dernière sortie du président du FFS qui appelait à un rassemblement pour imposer le changement. Conclusion faite : la démarche de Hocine Aït Ahmed ne concerne pas le RCD. Elle l'exclut d'emblée. Pour une initiative qui se veut rassembleuse' ! Elle s'adresse à qui finalement ' La réponse on ne la connaît pas encore. Par ailleurs, les arguments fournis par le premier secrétaire du FFS laisse penser que le parti n'arrive pas à se départir du terrible complexe kabyle traîné comme un boulet. Mais pas seulement, la thèse du « refus de toute alliance tribaliste ou sectaire » laisse penser qu'au FFS il est bien admis que l'on n'est pas encore sorti du ghetto régionaliste. Et l'on comprend bien, la stratégie de la formation de Hocine Aït Ahmed a été toujours et demeure ce souci de prendre racine dans d'autres régions du pays. Mais l'histoire a l'air de tourner à l'Arlésienne pour diverses raisons.Pour beaucoup d'observateurs, les niveaux d'urgence au sein des démocrates ne sont pas les mêmes. Tout compte fait, chacun a ses propres priorités. Nombre d'observateurs croient que le rapprochement entre les deux ' le FFS et le RCD ', fondés sur le même socle idéologique, aurait pu constituer une sorte de déclic pour le rassemblement du camp démocratique. Des éditorialistes, d'ailleurs, ont vite fait d'applaudir l'initiative qui finalement n'en est pas une. Ce ne fut en réalité qu'une illusion. Un fantasme. Mais il faut bien le dire, l'opposition, ses partis et ses personnalités confondus, n'arrive pas à tirer les leçons du passé. Avant l'élection présidentielle, beaucoup de cercles, ou à proprement parler des groupes théoriquement acquis à l'idée du changement, ont tenté, vainement, de trouver une ébauche pour un rassemblement.C'est peut-être un raccourci que de dire que chacun voit midi à sa porte, ou encore les initiatives peinent à trouver les chemins qui mènent vers l'autonomie de pensée. Certains attendaient tout simplement l'oracle. Il est temps alors que les démocrates ne se regardent plus en chiens de faïence. Qu'ils acceptent que les choses leur soient bien dites en face.
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