Algérie

entre l'optimisme de Marzouki et le scepticisme des syndicats



entre l'optimisme de Marzouki et le scepticisme des syndicats
Un peu plus d'un an et demi après le déclenchement de la révolution en Tunisie, la presse ne trouve toujours pas son compte dans le nouvel Etat.
Tunis
De notre envoyée spéciale
Alors que les autorités du pays se veulent positives et rassurantes, les journalistes, eux, sont plutôt inquiets, voire sceptiques quant au devenir de leur profession, dont la liberté représente un baromètre en matière des droits de l'homme.
«La Tunisie demeurera le pays de la liberté de la presse. Nous n'allons pas revenir sur ce choix stratégique», a tenté d'assurer avant-hier le docteur Moncef Marzouki, président de la République de Tunisie, en marge de l'ouverture des travaux de la conférence organisée par l'Unesco à Tunis à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse coïncidant avec le 3 mai.
Le président tunisien, qui reconnaît que certaines entraves sont actuellement rencontrées par la presse dans son pays, assure que cela «va se résoudre à la faveur d'une presse mûre» dès qu'«un équilibre» sera trouvé conformément à la volonté des autorités et des citoyens.
Se voulant encore plus rassurant, M. Marzouki indique que la liberté de la presse est un choix stratégique sur lequel le gouvernement tunisien ne reviendra pas, d'autant plus que la volonté politique est là pour consacrer ce principe.
C'est là d'ailleurs une revendication des journalistes. En effet, l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (Inric), créée au lendemain de la Révolution du jasmin en Tunisie, a plaidé pour l'inscription de la liberté d'expression, de presse, d'information et de communication numérique dans le texte de la nouvelle Constitution en cours d'élaboration.
Cependant, le rapport annuel publié par le Syndicat national des journalistes tunisiens à l'occasion de cette journée estime que les journalistes sont plus que jamais visés et mis sous pression.
Ce rapport de 31 pages note les tentatives de manipulation, une campagne de déformation et des agressions verbales et physiques dont font objet les journalistes tunisiens. Plus que jamais visés, les journalistes deviennent la cible de plusieurs partis, notamment celui au pouvoir, indique le rapport. Ce document indique que, dès son élection, le gouvernement ne cesse d'exercer tous types de pression sur les lignes éditoriales pour les détourner suivant ses convictions et visions, les traitant de «médias subjectifs, de honte ou de non professionnalisme» ou encore menant «une campagne de purification du secteur de l'information».
Dans son discours du 19 décembre 2011, Hamadi Jebali, chef du gouvernement provisoire, avait indiqué que les médias ne reflètent pas actuellement la volonté du peuple, illustre le rapport.Depuis une année ' depuis le 13 mai 2011 jusqu'à aujourd'hui ' plus de cinq journalistes se sont retrouvés devant la justice pour propos diffamatoires et infondés.
Exemples : un journaliste a été emprisonné pendant 10 jours pour avoir publié une photo de star en couverture de son journal et, récemment, le directeur de la chaîne de télévision Nessma pour un film.
Le patron de Nessma TV a, faut-il le rappeler, écopé d'une amende de 1200 DT alors que ses détracteurs ont plaidé pour son emprisonnement.




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