Algérie

Entre l'offre et la demande



Déséquilibre ? Au vu de la forte demande qui dépasse de loin l'offre disponible, les opérations de relogement sont toujours marquées par des manifestations et des émeutes.La demande de logements est très forte dans la wilaya d'Alger. En dépit de la réalisation de nouvelles cités et du relogement de milliers d'habitants des bidonvilles, le problème reste de mise. D'ailleurs, l'impatience des citoyens à bénéficier d'un logement décent et la faiblesse de l'offre par rapport à la demande est souvent à l'origine de manifestations de colère, dès l'annonce d'une opération de relogement. Evidemment, chacun veut en bénéficier. C'est légitime. Entre les occupants de bâtisses menaçant ruine et les habitants des bidonvilles, les autorités locales ont toujours eu de la peine à gérer ce dossier épineux, d'autant plus que la majeure partie des projets de construction accuse d'énormes retards. Entre-temps, des listes de nouveaux demandeurs viennent s'ajouter à celles déjà en instance, ce qui met les responsables devant des situations difficiles, les poussant parfois à reporter la distribution des logements pour plusieurs mois afin d'éviter la colère et les émeutes.«Tous ceux qui méritent un logement vont en bénéficier. Il suffit de faire le travail dans la sérénité», a affirmé, la semaine dernière, le nouveau wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, appelant les postulants à faire preuve de patience. Une grande opération de relogement devait avoir lieu début décembre, mais elle est reportée sin die. Ou plutôt «jusqu'à la dotation des nouvelles cités de toutes les commodités nécessaires», selon M. Zoukh. Un avis qui n'est pas du tout partagé par ces centaines de familles qui craignent de passer un autre hiver dans des conditions lamentables. «Qu'on nous attribue nos logements dans les meilleurs délais. Nous n'avons pas besoin d'espaces verts, ni de magasins. Tout ce qui nous intéresse c'est d'en finir avec cette vie de misère !», nous ont confié certains habitants du bidonville appelé Bateau Cassé à Bordj El-Kiffan. «C'est faux?! Les autorités ont peur des émeutes. Elles ont peur de la répétition du scénario de Diar Echems !», interviennent d'autres habitants du même site, qui attendent leur relogement depuis plusieurs années. Un total de 86 bidonvilles comptabilisant plus de 5 700 familles ont été éradiqués depuis 2004, a annoncé, fin 2011, l'ex-wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou. Ces familles ont été relogées dans différentes communes à l'instar de Baraki, Tessala El-Merdja, Birtouta. En parallèle, plusieurs projets de réalisation de nouvelles cités ont été lancés, avec l'objectif de répondre à la majeure partie des demandes et d'éradiquer, par la suite, les autres bidonvilles et les vieilles bâtisses menaçant effondrement. Avec le lancement du nouveau programme AADL 2, les Algérois peuvent encore espérer bénéficier d'un toit décent. Mais l'attente devrait être longue.




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