Algérie

Entre l'appui de la production locale et les importations d'appoint



De l’autre côté, les acteurs intervenant dans ce créneau, notamment les importateurs de produits carnés qui contestent les mesures protectionnistes de l’Etat et appellent à plus d’ouverture du marché afin de parvenir à la diversification de l’offre et créer un climat concurrentiel nécessaire pour éviter la flambée des prix.Conformément à la politique menée par l’Etat, l’importation de la viande ovine est interdite à nouveau depuis le début de ce mois de septembre. La levée de cette interdiction a été de deux mois (du 1er juillet au 31 août) dans le but de permettre l’approvisionnement du marché durant le mois de Ramadhan et de faire l’appoint avec la production locale. Il est clair que le gouvernement a opté ainsi pour ces mesures protectionnistes dans le souci d’appuyer le potentiel local en ce type de produit. En revanche, les importateurs sont loin de partager la vision du gouvernement en termes de perception de l’équilibre du marché interne dès lors que le volume global des importations (toutes viandes confondues) représente moins de 20% des besoins exprimés. Tenant compte des nouvelles mutations que traverse le marché mondial, avec des flambées successives que subissent dans la conjoncture actuelle les viandes et les intrants pour aliments de bétail, importés en masse par l’Algérie, la filière des productions animales dans son ensemble s’apprête à subir une reconfiguration radicale à cour terme. Concernant l’importation des produits carnés, il faut souligner que l’ouverture cet été de la piste indienne a suscité des bouleversements dans le circuit et incite désormais les importateurs à revoir leur stratégie. Interrogé sur ce fait, le secrétaire général de l’ANIVEP (association nationale des importateurs de viandes et poissons), Rabah Ami Saâda, expliquera que «seule l’ouverture du marché à la concurrence incitera les producteurs locaux (éleveurs, maquignons, abattoirs et boucheries) à revoir à la baisse les prix qu’ils imposent au consommateur», car comme il l’a si bien dit, «il n’est pas admissible qu’un kilo de viande de mouton atteigne un tel niveau dans un pays qui compte plus de 20 millions de têtes ovines». La flambée des prix sur le marché international persiste L’instauration de 17% de TVA sur les viandes importées depuis une année, à la faveur de la LFC 2009, est aussi perçue par l’association des importateurs comme un verrouillage de plus du marché. Sur le marché international, le secrétaire général de l’ANIVEP n’écarte pas la persistance de la flambée des prix des viandes ovines et bovines dans les mois à venir. Il précisera que sur le marché latino-américain d’où s’approvisionne le marché national habituellement, actuellement les prix oscillent entre 3500 et 4 000 dollars/tonne, ce qui a contraint les importateurs à se rabattre ces derniers mois, à la faveur du feu vert des pouvoirs publics, sur le marché indien où ces prix sont dans la moyenne des 2500 dollars/tonne. Sur le plan qualité, d’aucuns reconnaissent que la viande en provenance de l’Inde est beaucoup moins appréciée que celle d’Amérique latine ou d’Europe. Lequel constat que confirme M. Ami Saâda qui n’écarte pas l’éventualité de poursuivre l’importation de la viande d’Inde dans les mois à venir si les cours ne baissent pas sur le marché brésilien, argentin ou new-zélandais. Dans l’ensemble, il est utile de noter que l’importation dont le volume est de 50 000 tonnes/an représente près de 20% de la production locale en viandes rouges qui se situe à 300 000 tonnes/an. Au moment où la question de l’ouverture du marché à l’importation continue à diviser les avis, le ministère de l’agriculture opte pour une autre stratégie en matière de régulation du marché des viandes, et ce, à travers l’annonce de la réalisation de trois abattoirs, à l’est, ouest et centre du pays, le renforcement du circuit de distribution ainsi que la modernisation de la chaîne de stockage sous froid.               


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