Algérie

Entre fiction et réalité la confusion



Entre fiction et réalité la confusion
Le jeu est très important dans la vie d'un enfant. Quand un enfant ne s'intéresse pas au jeu, il faut se poser la question, car en réalité tout va mal. C'est ce qu'a révélé M. Ali Ben Ali Madjid, psychologue clinicien. Selon lui, le jeu développe et aide à la mise en place de la fonction symbolique qui est la naissance des signes précurseurs du langage et de la créativité. « Le jeu est indicateur de l'état psychologique dans le quel se trouve l'enfant », dira-t-il. S'agissant des jeux vidéo, ce spécialiste en psychologie a souligné que quand cela devient obsessionnel, il s'avère que le problème ne se situe pas dans le jeu mais dans les outils utilisés. Il est très important, selon lui, que l'enfant soit acteur dans le jeu qui, en réalité, permet la réalisation de choses importantes. « La première porte sur la réalisation du désir de satisfaction », a expliqué le spécialiste. Comme c'est le cas des jeux utilisés actuellement et dont l'unique fonction est de satisfaire une volonté, voire un but. « Les enfants ne sont plus créatifs et ne font que se décharger dans les consoles de jeux », a-t-il regretté. Et de poursuivre : « Le véritable danger réside dans la confusion entre la fiction et la réalité or, le jeu doit favoriser cette séparation ». « Le joueur risque de confondre le vrai et le fictif », s'est-il alarmé. « N'importe quel jeu de ce genre doit être banni étant donné qu'ils rend l'enfant passif », a-t-il recommandé. Pis encore. Selon lui, les jeux vidéo sont à l'origine de la rupture de communication. « L'enfant accro construit son univers autour du jeu croyant que c'est sa vie alors qu'en réalité, le jeu fait tout simplement parti de la vie et non pas le contraire », a-t-il prévenu. « De la sorte il est coupé de la réalité qui ne l'intéresse plus », a-t-il ajouté. Conséquences ' Rupture et retrait sur le plan relationnel. S'ajoute le sur-intéressement de l'imaginaire et une scolarité et autres apprentissages désinvesties. De la sorte, a noté M. Ben Ali, « l'enfant n'est satisfait que par le jeu ». S'adressant aux parents, il a précisé qu'il faut laisser l'enfant jouer mais avec des limites et pas toute la journée (mettre un temps réglementaire) et favoriser les thèmes et les sujets où l'enfant est acteur du jeu. Pour ceux qui sont accros aux réseaux sociaux comme Facebook et les sites chat, c'est une sorte « d'évasion », dira t-il. Selon lui, ces personnes vivent dans le virtuel et ne peuvent communiquer que sur internet car dans l'incapacité de s'engager dans la vie réelle. « Ils fuient la réalité et ne peuvent se faire des amis au-delà de ces réseaux », a-t-il conclu. « Certains imposent leur loi sur le net mais sont incapables de se soumettre aux règles imposées dans la vie réelle », selon M. Ben Ali. Pareil pour les accros à la télévision. Mis à part son côté ludique en matière d'information, documentaire, image et autres, elle tue la crédibilité. « Il faut favoriser la lecture à la télé », a-t-il appuyé. Il regrette le fait que les ados habitués au mouvement hyper saccadé et dynamique de l'écran restent plus passifs devant les images statiques du livre. « Du coup, il est remarqué chez eux, un désintérêt pour la lecture, un désintérêt dû à un défaut de concentration », a expliqué le spécialiste. D'où la difficulté à communiquer. Chez eux, la notion de repli sur soi-même est d'ailleurs présente. Cette addiction est particulièrement préoccupante lors de l'adolescence, période importante où jeux et scolarité ne font pas bon ménage. Selon lui, un bon joueur fait quelques parties de temps en temps, pas forcément quotidiennement. « Il s'amuse en jouant mais peut s'arrêter facilement », a expliqué M. Ben Ali. « Les jeux vidéo ne sont pas son loisir principal ou préféré. Ce sont des jeux dont les parties ne durent pas très longtemps et que l'on peut arrêter à chaque instant », dira-t-il.


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