Algérie

Entre deux chaises!



Entre deux chaises!
La décantation politique espérée ne semble pas programmée pour l'immédiat. Et, dès lors, on continuera à naviguer à vue quant au positionnement politique des uns et des autres. Le MSP de Bouguerra Soltani a été le représentant atypique de cette zone grise qui s'est complue à avoir un pied dans le pouvoir, l'autre dans l'opposition. Cela ne pouvait durer et n'aurait pas dû durer. Mais les choses étant ce qu'elles sont, on a, de tout temps, abusé de cette ambivalence pour préserver qui des privilèges, qui des positions politiques problématiques, avec pour finalité, de garder une proximité avec le pouvoir. De fait, cette tendance «grise» est affirmée par un ministre MSP qui explique que son parti, sorti du gouvernement, ne rejoint pas pour autant l'opposition. Aussi, quand des partis politiques, notamment islamistes, annonçaient leur intention de se retirer du Parlement - qu'ils estimaient non-représentatif - d'aucuns ont dressé l'oreille: «Ah! enfin du nouveau'» Le jeu politique allait-il, en définitive, être clarifié' Il n'en est rien décidément. C'était juste une présomption d'un jeu politique qui, au final, n'existe toujours pas. Après avoir menacé de retirer son groupe de la nouvelle Assemblée, «l'Alliance verte» a bien pris soin de préciser qu'elle sera présente pour l'installation officielle de la chambre basse le 26 mai. D'autre part, un groupe de 16 partis rassemblant islamistes radicaux et insatisfaits de tout bord, qui semblait plus proche d'assumer cette première politique dans le pays - se retirer de l'Assemblée en signe de protestation - se rétracta pour se limiter au «boycott» des «travaux» de l'APN. Du déjà-vu! Des partis ont eu dans le passé recours à cette diversion qui n'est pas, ne peut être, une position politique. On ne peut être à l'extérieur tout en étant dedans. Pas possible. Il faut assumer. Il faut choisir. Or, toute la question est là: on n'assume pas ses positions politiques en Algérie. Il y eut certes des exceptions, qui ont surtout confirmé la règle. Des ministres ont connu des échecs retentissants dans leur fonction. Ils ont assumé en démissionnant' Non, on leur a fait seulement changer de postes où ils se sont révélés tout aussi incompétents. Donc, les partis non satisfaits de leurs scores aux dernières législatives ont créé un faux suspense qui les a mis, durant plusieurs jours, au-devant de la scène politique. Tout cela pour les entendre dire qu'ils vont s'abstenir d'assister aux travaux de l'APN. Il fallait franchir le pas et démissionner. Aussi, nous arrivons à ce constat: vingt-deux ans après l'ouverture de l'espace politique national, il n'existe toujours pas de véritable culture politique forgeant une classe du même nom qui s'assume et sache assumer ses positions politiques. Aussi, l'absence de traditions et de pratiques politiques a bon dos quand les politiciens sont incapables de faire la part des choses et assumer leurs dires. Or, nombreux sont les politiciens entrés dans l'espace politique national par accident et plus sûrement par effraction qui n'ont en réalité milité ni dans un parti politique ni dans un syndicat leur donnant d'affermir idées et concepts politiques. De fait, ce déficit de conscience politique se répercute négativement sur l'espace politique algérien qui est resté brouillon et opaque dès lors que cela empêche la lisibilité et la visibilité d'un champ politique par ailleurs phagocyté par des «leaders» politiques plus prompts à chercher la proximité du puissant qu'à réellement s'investir dans la construction de partis crédibles par la clarté de leurs positions et engagements politiques. Aussi, faut-il avoir l'honnêteté politique et intellectuelle de choisir son camp, car il n'est pas possible d'avoir un pied dans le gouvernement et l'autre dans l'opposition, comme l'a fait sans état d'âme, Bouguerra Soltani ces derniers mois. C'est donc une question de choix politique. Aussi, quand ce choix est fait il faut l'assumer absolument avec ce qu'il comporte de positif et de négatif. Il est vrai cependant que le salaire de député et ses divers avantages est plutôt dissuasif. Or, la politique n'est pas un métier mais une activité qui comporte des risques qu'il faut savoir assumer. Aussi, la politique a un prix qu'il faut savoir payer!




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