Algérie

Entre désenchantement et tentation d'exploser



Où se situe la vérité s'agissantde la situation qui prévaut dans le pays ? Est-elle dans le sombre constatdressé par le Conseil national du FFS pour qui «le pays traverse une situation particulièrementdangereuse parce que les indices d'une explosion politique et sociale à grandeéchelle sont visibles», ou dans le bilan optimiste que les autorités de l'Etatdressent de l'action gouvernementale.Parti d'opposition, il est normalque le FFS voit en «noir» la situation du pays. Qu'il force sur le sombre etignore les avancées positives, s'il en est, dans cette situation. Le fait estque le plus ancien parti d'opposition en rajoute un tantinet en diagnosticantque le pays serait à la veille «d'une explosion politique et sociale à grandeéchelle». A l'inverse, les autorités font dans l'excès en minimisant la gravitédes signaux qui confirment un malaise sociétal en généralisation.Il y a que le désenchantement estune réalité après 9 années de gouvernance de Bouteflika. Les changements et lesprogrès que cette période a apportés dans la situation du pays sont en deçà desattentes des citoyens. La paix et la réconciliation nationale tant promises nesont pas encore au rendez-vous.Le redressement économique engagéest loin d'avoir généré les fruits sociaux qu'il est censé offrir.Le désenchantement qu'exprimentces citoyens n'est pas dû uniquement à l'impatience qu'ils éprouvent devant leslenteurs que l'Etat met à concrétiser les promesses faites à eux par Bouteflikaet ses gouvernements successifs. Sa véritable source est dans le constat, deplus en plus partagé, que les gouvernants, qui président aux destinées du pays,font des réponses, ou timides, ou totalement, en inadéquation avec lesproblèmes et les défis auxquels le pays est confronté. La déception et soncorollaire le mécontentement que les Algériens sont de plus en plus nombreux àmanifester à l'endroit de la gestion de Bouteflika et des équipes dirigeantesse radicalisent d'autant qu'ils ont la conviction qu'elle est en train de faireperdre au pays la chance unique de réaliser son redressement que lui offrel'extraordinaire manne financière que lui procure le durable maintien des prixélevés de la tonne des hydrocarbures.Il est vrai que le pays estredevenu un immense chantier depuis quelques années. L'argent engrangé par lesrentrées financières générées par l'exportation des richesses en hydrocarburesa été en partie investi dans cette relance et dans l'effacement de l'appauvrissantedette extérieure.Il n'empêche que le sentimentdomine chez les citoyens que la politique de gouvernance en oeuvre dans le paysest marquée par l'improvisation, l'absence d'une stratégie destinée à sortir lepays de la situation volatile à laquelle l'expose la fluctuation du marché deshydrocarbures. Il y a surtout qu'ils constatent qu'ils ne sont en rien associésà la gestion de la «maison algérie». S'ils ont un moment cru qu'avec Bouteflikails allaient recouvrer cette «souveraineté populaire» dont l'exercice leuravait été confisqué, leur désillusion est à la dimension de l'espoir cultivé.C'est cela qui attise les tensions sociales qui agitent le pays et faitcraindre effectivement qu'une explosion à grande échelle n'est pas une simple vuede l'esprit, malgré les progrès et les réalisations dont les pouvoirs publicstirent «fierté et assurance».




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