Algérie

Entre déception et volonté de faire taire les Pharaons



Tout n'est pas perdu mais c'est le fait d'avoir effleuré la qualification et de ne pas avoir su éviter un but de dernière minute qui a le plus chagriné les supporteurs de l'équipe nationale, pour ne pas dire toute la population, qui ont poursuivi, hier encore, les commentaires sur le match contre l'Egypte entamés la veille. Un contraste aigu entre l'euphorie du samedi et la morosité d'hier matin avant l'annonce de la possibilité qu'Air Algérie organise des vols vers la capitale soudanaise. La déception était plus grande pour ceux qui, à la fin du temps règlementaire, commençaient déjà à scander les slogans de la qualification, des cortèges se préparaient déjà au centre-ville où des voitures, rares il est vrai, commençaient à klaxonner. Des cris de sirènes qui allaient vite être réduits au silence à l'annonce du but fatidique. Comme au quartier Yaghmoracen (ex-Saint Pierre), les férus de l'équipe nationale y ont cru et ont crié victoire, peut-être trop vite. Pour preuve, une waâda a été organisée avec du couscous pour tous en pleine rue comme on célèbrerait un événement important. « Les riverains ont sorti les tables, les chaises et les plats de couscous dans une ambiance de fête avec de la musique et moi-même, j'ai dansé jusqu'à épuisement », raconte une dame de passage qui n'a pas pu résister à l'appel de l'ambiance. ardeursDes scènes de liesse populaire, il y en a eu dans les rues (on enregistre d'ailleurs 2 blessés après que deux voitures sont entrées en collision) mais surtout devant les magasins dont les propriétaires avaient eu l'idée de brancher des chaînes hifi pour attirer les foules. Des ardeurs qui allaient être tempérées hier pour laisser la place aux discussions. Toutes les actions du match ont été commentées et les tactiques de jeu des deux entraîneurs algérien et égyptien ont été passées au peigne fin pour tenter d'expliquer le résultat de la rencontre. Les agressions verbales et physiques commises par les Egyptiens avant et pendant la rencontre, la pression médiatique et, bien sûr, la qualité de jeu sont autant de sujets autour desquels des débats de rue, parfois passionnés, ont eu lieu. Certains, rares, osent une autocritique pour pointer du doigt tel ou tel joueur qui n'a pas su concrétiser les belles occasions pour marquer un but. D'autres saluent l'abnégation des joueurs qui, malgré leurs blessures, ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Mais tous condamnent l'attitude des Egyptiens, notamment leurs responsables qui ont tenté de minimiser la gravité de l'agression dont a été victime l'équipe algérienne. Personne n'est dupe et les sorties médiatiques inattendues des « Pharaons » ont même suscité parfois des discussions d'ordre géopolitique en posant la question de la position de l'Algérie dans le concert des Nations. Aussi, les supporteurs, qui ont afflué sur les agences de voyages, passeports à la main, pour aller à Khartoum, viennent souvent avec un certain « esprit guerrier ». Ils veulent non seulement éviter que les supporteurs égyptiens soient majoritaires dans les gradins mais ils veulent aussi les faire taire pour renverser la vapeur et donner plus de poids aux fennecs, conscients que, pour aller en Afrique du Sud, il faut défoncer la porte Egypte via le Soudan.


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