Entre contestation et interférences étrangères

Un général dissident et le chef tribal le plus puissant du Yémen ont pressé le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi d'assumer le pouvoir, en l'absence du président Ali Abdallah Saleh, hospitalisé à Riyadh après avoir été blessé dans une attaque à Sanaa, a indiqué, hier, une source proche du chef tribal.
Lors d'une rencontre mardi soir à Sanaa, les deux hommes ont assuré M. Hadi de leur appui «pour qu'il exerce les prérogatives du chef de l'Etat», a précisé une source proche de cheikh Sadek al-Ahmar, chef de la puissante confédération tribale des Hached. La réunion a groupé le vice-président, le général dissident Ali Mohsen al-Ahmar, cheikh al-Ahmar et son frère, l'homme d'affaires Hamid. Mansour Hadi dirige de facto le pays en l'absence du président Saleh,. Le vice-président yéménite n'a cependant pas été formellement chargé de l'intérim. L'opposition parlementaire et des responsables du gouvernement ont tenu des rencontres sous médiation américaine à l'abri des médias en vue de trouver la meilleure voie à même de sortir le pays de la crise. Une voie permettant la sauvegarde des intérêts américains dans le pays et de ce fait consolider sa présence dans la région, dont les population aspirent à se réapproprier la décision politique en toute souveraineté. Dans l'ensemble des régions du Yémen, les manifestants par milliers, en grande majorité des jeunes, font pression sur M. Hadi pour la formation d'un «conseil intérimaire». Une exigence qui pour les protestataires vise à empêcher le président Saleh de retourner au pays et d'éviter par la même occasion de laisser libre cours à ces collaborateurs de reproduire son système sous une autre forme. Le Yémen, pour rappel, est secoué depuis fin janvier par un large mouvement de contestation réclamant le départ du président Saleh.