Algérie

Entre atouts et malédiction : quelle place pour les valeurs démocratiques '


Entre atouts et malédiction : quelle place pour les valeurs démocratiques '
L'Algérie, selon ce qu'on pourrait comprendre des anciens discours du Président, est à la recherche de la définition du nouvel ordre national interne politique et économique qu'elle voudrait instaurer. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle s'était laissée écarteler entre ceux qui voudraient s'arrimer au modèle occidental de la démocratie et donc de l'ouverture du champ politique, ceux qui voudraient faire revivre le modèle du panarabisme, mais en débarrassant celui-ci de sa composante laïque, et ceux qui voudraient chercher leurs référents dans ce qu'on appelle le modèle théocrate, ces deux derniers tendant à la fermeture du champ politique. Entre l'Occident, qui considère que les valeurs démocratiques selon sa propre version sont des atouts, et l'Orient qui, au contraire, les considère comme des malédictions, quel modèle et quelles valeurs pour l'Algérie ' Quels sont les éléments constitutifs de ce nouvel ordre, quels sont les équilibres qui le garantissent quand on se rappelle que le Président avait dit que la charte, telle qu'elle est conçue, tient compte des équilibres, quels sont les principes qui le fondent et les règles qui régissent son fonctionnement ' Alors, il se pose un problème, car le contenu du concept de démocratie n'est pas approché en Algérie sous le même angle. Les perceptions en sont fondamentalement divergentes, pour ne pas dire antagonistes. Il est normal qu'il en soit ainsi, car ce concept n'a jamais été mis en débat et il serait également normal qu'il en soit ainsi car la nature même de l'Etat à édifier est définie de façon antagoniste. Pour Djaballah, par exemple, l'alternance ne pourrait être viable et sereine que dans un champ politique exclusivement islamiste, c'est-à-dire débarrassé des partis "laïcs" et occidentalisés " c'est-à-dire des partis qui se revendiquent de la démocratie. L'alternance se fera alors entre les équipes d'hommes les mieux à même d'appliquer le projet islamiste qui demeure le même pour tous. Dans l'Etat conçu par Djaballah, au-dessus du Parlement, siègera un conseil des oulémas qui sera chargé de contrôler la conformité à la charia des lois ainsi votées. Feu Hachemi Chérif également voulait un champ politique débarrassé des partis islamistes. Autant donc le concept de terrorisme nécessite sa clarification sous les auspices onusiens, autant il devrait en être de même pour le concept de démocratie pour en conscensualiser la compréhension. Le Président a subordonné l'ouverture politique à l'extinction de la violence. Le Président a peut-être en tête que ce sont les in conciliations et les intolérances ainsi que les incompatibilités entre programmes qui ont pu servir de source permanente à l'instabilité et à l'insécurité, comme il a également en tête le souvenir des forces politiques qui ne se reconnaissaient pas mutuellement le droit à l'existence politique. Ses opposants perçoivent plutôt que c'est la fermeture du champ politique qui induit l'ouverture et l'extension du champ de la violence. Ceux-là pensent que la démocratisation n'est pas une aventure et que plus elle enregistre des avancées dans ce processus, plus se résolvent les contradictions et se surmontent les différences au lieu de continuer à se menacer mortellement.
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