Algérie

Entre art divinatoire et sémantique


Il n'y a aucun doute sur l'interprétation approximative de la loi relative au régime électoral par les parties concernées par les élections qu'elles se situent du côté des partis politiques entrés en compétition ou l'administration dans sa globalité. Comme il ne semble y avoir aucun doute tout également sur l'approximation des dispositions de ladite loi. Bien entendu, il coule de source que les lois et sans distinction particulière leur contenu sont faits pour être interprétés selon l'avantage que pourrait en tirer une partie ou une autre dans un conflit. Ceci expliquant cela, la cacophonie autour de l'inscription légale ou illégale d'électeurs après la clôture des délais y puise par voie de conséquence sa source.Que dit le fameux article 4 sur lequel s'appuie l'administration ' «Nul ne peut voter s'il n'est pas inscrit sur la liste électorale de la commune où se trouve son domicile au sens de l'article 36 du code civil». Sur cet aspect précis de la question, ledit code civil en son article 36 stipule que «le domicile de tout Algérien est le lieu où se trouve son habitation personnelle. A défaut, la résidence habituelle en tient lieu. La personne ne peut avoir plus d'un domicile à la fois». Voilà donc qui semble aussi clair qu'un hiéroglyphe. Autrement dit, plutôt ésotérique comme l'atteste l'interprétation contradictoire des parties «à tu et à toi» sur le rajout des militaires sur des listes électorales dans le sud du pays.Les militaires évoqués ne se trouvent ni dans leur habitation personnelle et encore moins dans leur lieu de résidence habituelle sauf qu'ils sont bien dans une situation qui ne pourrait souffrir de l'absence d'une solution, notamment en le cas précis d'espèce ponctuel qui consiste pour eux à accomplir un devoir citoyen.Pourquoi alors un tel raffut alors que malgré la complexité des définitions sur le statut de l'électeur, il suffit que cet électeur en ballottage apporte la preuve de sa radiation, ce que confirme par-devers sa personne le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur. Effectivement, pour le commis de l'Etat évoqué, «aucun président de commission électorale ne prendrait le risque ou la responsabilité d'inscrire des personnes qui n'auraient pas été radiées préalablement». Néanmoins, aussi innocente serait l'inscription de ces électeurs dans le sud du pays, les responsables de partis politiques en compétition pour les législatives du mois de mai ne peuvent qu'appeler à la fraude sachant que c'est l'administration elle-même qui apporte l'eau à leur moulin, et cela même si la loi offre aux électeurs, compte tenu du délai supplémentaire accordé au-delà de la clôture des listes électorales, toute latitude de s'inscrire en passant forcément par la formulation d'un recours. Toutefois, ledit recours est supposé fait dans un cadre judiciaire autrement dit via un tribunal territorialement compétent lequel statue tout en notifiant dans un délai de trois jours à toutes les parties concernées. Les parties concernées se limiteraient-elles alors aux seuls électeurs, les commissions électorales de la commune d'origine et celles d'accueil sans que les formations politiques en soient informées ' D'où la réaction de quelques responsables politiques de s'en remettre à la Commission nationale de surveillance des élections laquelle à son tour fait du bout des lèvres sienne l'affaire des fichiers électoraux manipulés et dans la foulée jette une passerelle inattendue en affirmant en sus ne pas disposer des moyens idoines pour remplir sa mission tout en décidant unilatéralement de geler durant trois jours ses activités. Là également, le directeur général des libertés publiques du MI évacue d'un revers de la main l'accusation formulée et sans pour autant dénoncer un procès d'intention fait aux institutions de l'Etat le suggère, soutenant la récurrence de tels procédés à la veille de chaque consultation électorale au moment «où l'administration observe la plus grande neutralité en respect des garanties de transparence exigées par le chef de l'Etat ainsi que ses mises en garde sur le sujet, la présence des partis au sein des CSE, le contrôle par leurs représentants tout au long du déroulement des opérations de vote, la présence des membres de la Commission de supervision et surtout celle massive des observateurs internationaux».Voilà donc une suspicion de fraude qui, pour le moins, a commencé prématurément et semble, quoi qu'il puisse en être dit, annoncer des lendemains d'élections plutôt genre gueule de bois.A. L.
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