Algérie

Entre Algériens de neuf mois



Le Ramadhan avance doucement, cependant les porte-monnaie se vident rapidement. C'est, en tout cas, la lapidaire conclusion à  laquelle a abouti mon frère l'algérien, plus connu par ses compatriotes, sous le sympathique sobriquet de Khouya Zazaïri. Mais ce n'est pas cette broutille financière qui va l'empêcher de continuer à  mettre à  sac les marchés du quartier. Dans une chronique précédente, nous avons connu ce glorieux jeûneur, débouler à  l'heure d'el adhan chez lui, chargé comme un poids lourd de toutes sortes de victuailles. Et comme nous ne l'avions pas vu travailler, d'aucuns se sont interrogés sur la provenance de ces paquets de dinars qu'il a sortis pour se ravitailler en qalb ellouz, pommes Golden, Activia et autres onéreuses eaux gazeuses. Mais ne vous triturez pas inutilement les méninges. C'est très mauvais pour votre cerveau d'autant que l'estomac qui rétrécit et le mercure qui grimpe, trente cinq degrés à  l'ombre, ne font pas bon ménage. Du reste, presque tous les Algériens ne travaillent pas pendant le Ramadhan mais ce n'est pas cela qui les empêchera d'écumer les marchés, les pâtisseries et les superettes. Ce n'est là qu'un autre miracle de l'Algérie indépendante ! Personne ne travaille mais le pays tient toujours debout. Et les commerçants prospèrent de plus en plus. Dans cette contrée aussi exceptionnelle et glorieuse que ses habitants, même les mendiants sont des gens riches. C'est pour cela qu'ils continuent à  tendre la main. L'argent appelle l'argent, assure cette sagesse populaire qui a traversé les siècles algériens, sur le même galop que les Romains, les Phéniciens, les Vandales et autres Fatimides… Pour l'anecdote, l'année passée, les employés du SAMU d'Oran qui voulaient évacuer un mendiant SDF à  Diar Errahma de Misserghine, ont trouvé sous son matelas de fortune, la bagatelle de 26 millions et des poussières. C'est vous dire qu'entre Algériens, personne ne nous la fera. On se connaît tous et il n'y a aucune raison scientifique ou religieuse, qui dit qu'une personne riche doit àªtre plus nantie qu'un pauvre hère. Nous sommes tous des Zazaïris de neuf mois, sahbi ! Allez, saha f'torek, khouya Zazaïri!


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