Entre acquis, déceptions et défis

L'apport de la femme à la vie politique et économique du pays a été, hier, au centre des débats du forum du journal Echaâb, animé par des femmes de différents horizons. L'intervention de Zoulikha Benkaddour, moudjahida, a suscité une vive émotion parmi l'assistance. Elle rappelle, d'emblée, à l'actuelle génération que « l'indépendance du pays n'était pas un fait de hasard mais, le fruit d'un engagement d'hommes et de femmes qui ont accepté le sacrifice suprême ». Un grand hommage a été rendu par cette combattante aux mères de l'époque qui ont accepté que leurs filles prennent le maquis. « Nous y avons rencontré des hommes de grandes valeurs », atteste l'intervenante qui donne un bref aperçu de son parcours : une native de Tiaret, grandie à Tlemcen avant de joindre l'ALN sous les ordres du colonel Lotfi. La moudjahida, d'un verbe propre aux femmes combattantes, s'interroge « pourquoi nos jeunes ne s'intéressent qu'à l'étranger alors que notre pays est riche ' ». La même interrogation est affichée par Fatima Ouzzeguane, une autre combattante de la première heure. Pour Mme Benmeghsoula, figure connue dans le monde sportif, la première médaille olympique algérienne a été décrochée par une femme. La femme algérienne est actuellement présente même dans le monde des affaires, soutient Khedidja Belhadi, femme entrepreneur. Mettant en avant les résultats d'une enquête de proximité entreprise dans plusieurs wilayas, elle relève que « les pères et frères encouragent, aujourd'hui, leurs filles, femmes ou s?urs à exercer pratiquement dans tous les secteurs ». De son côté, Mme Bouzidi, avocate, confirme la promotion de la femme algérienne dans différents domaines notant, à titre d'exemple, que 65% du corps des magistrats est constitué de femmes. L'avocate regrette, cependant, l'absence de la gent féminine à la tête des organisations syndicales.