Algérie

«Entre 4000 et 6000 réfugiés syriens» La LADDH demande une prise en charge «institutionnelle»


Les estimations officielles quant au nombre de réfugiés syriens en Algérie sont «exagérées».
«D'après ce que nous avons pu évaluer, ils sont entre 4000 et 6000 réfugiés, éparpillés dans plusieurs villes du territoire national», a affirmé Mohamed Debbah, membre de la commission pour le soutien de la révolution syrienne. Il s'exprimait au cours d'une conférence de presse organisée hier par la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) et des membres de la communauté syrienne en Algérie. «Ces ressortissants se divisent en 5 groupes», énumère M. Debbah. «Les deux catégories les plus dangereuses sont les ''Chebahas'', des espions infiltrés par le régime syrien, ainsi que les gitans qui se prétendent victimes de la guerre en Syrie.
Ils ont fait de la mendicité et de la prostitution leurs métiers», prévient-il. «Et ce sont donc eux qui portent atteinte à l'image des réfugiés syriens en tendant la main et en refusant une quelconque aide qui ne soit pas en espèces», déplore M. Debbah. Adnane Bush, porte-parole officiel de la commission, ne cache pas quant à lui son irritation. «Ne réduisez pas le drame syrien en une histoire de tentes et de nourriture, de réfugiés ou de déplacés !», s'écrit-il. «Ce que nous attendons de l'Algérie est une position politique claire et ferme, qui ferait que la paix revienne en Syrie et que des milliers de déplacés puissent y retourner !», conclut-il, ému.
Car la position officielle a autant étonné les Syriens qu'elle les a attristés. «Nous sommes très déçus par la position officielle algérienne. L'Algérie, qui s'est toujours tenue aux côtés des peuples opprimés cherchant à se libérer, poursuit son soutien au régime criminel et illégitime d'Al Assad», confie M. Debbah. «La LADDH n'est pas surprise par cette position, qui est, somme toute, logique quand elle est le fait d'un régime autocratique. Ce même pouvoir qui a soutenu Ben Ali, Moubarak et El Gueddafi !», rétorque maître Noureddine Benissad, président de la LADDH. Loin des polémiques «alimentaires», Me Benissad demande à l'Etat de fournir une prise en charge institutionnelle.
«L'Algérie est signataire de la Convention de Genève, relative au statut des réfugiés. Seulement, elle ne s'est dotée d'aucun cadre juridique spécifique et effectif afin de l'appliquer», explique le président de la LADDH. Les autorités algériennes ne reconnaissent pas donc officiellement les réfugiés et ne leur accordent aucun statut particulier. «Pourtant un réfugié, dans le cadre de ce statut, peut éviter l'expulsion ou la détention et d'autres dangers», poursuit-il.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés ne peut quant à lui intervenir qu'en cas de sollicitation individuelle des déplacés. «Il y en a eu un peu plus de 80», affirme-t-il.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)