Algérie

Entière, la crise



Entière, la crise
Une fois de plus, les Algériens sont appelés aux urnes, le 17 avril prochain. Mais, une fois de plus, ils semblent faire la sourde oreille. Peut-être plus que jamais. C'est que l'élection présidentielle de cette année est sans doute la plus biaisée de l'histoire de l'Algérie. Certes, elle reste globalement conforme au label électoral algérien, en ce sens qu'elle n'est pas l'objet d'un suspense particulier, encore moins d'un engouement populaire sans précédent : le vainqueur est connu d'avance, comme d'habitude et les citoyens-électeurs affichent un désintérêt remarquable, voire un mépris royal au processus et à la campagne des candidats, un peu comme de coutume.Il y a pourtant du nouveau, en cette année 2014 : le "favori en puissance" est, encore une fois, le Président sortant, c'est-à-dire le candidat du régime, mais il est, cette fois-ci, sérieusement malade, voire inapte à assumer correctement la fonction de chef de l'Etat. Et il ne postule pas moins qu'à... un quatrième mandat. À l'éternité, pour ainsi dire. Et cela ne manque pas de reposer, non seulement la question de l'alternance au pouvoir, mais aussi celle, fondamentale, du système politique algérien dans sa globalité.Que des candidats et des personnalités politiques d'horizons divers remettent sur la table la place et le rôle de l'armée dans un processus électoral en 2014, voilà qui ne manque pas d'éloquence. Cela signifie qu'après plus d'un demi-siècle d'indépendance, l'on n'a encore rien réglé de la crise de l'été 1962 dont les causes profondes remontent à l'élimination d'Abane Ramdane, fin 1957 ! La crise est là, entière, dans toute sa plénitude ! Il ne s'agit pas d'accabler spécialement le règne de Bouteflika, mais il faut bien admettre que quinze ans de règne, deux révisions constitutionnelles, la paix retrouvée, la fin de l'isolement international du pays et une embellie financière historique auraient pu aider le régime à faire avancer le pays vers la deuxième République. La deuxième République, on la promet aujourd'hui, à l'occasion de la campagne électorale, mais les Algériens se souviennent qu'elle leur avait été promise durant les années 90.NomAdresse email




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