Algérie

Enthousiasme pour la biotechnologie mais beaucoup reste à faire dans la formation



Enthousiasme pour la biotechnologie mais beaucoup reste à faire dans la formation
Le premier Forum international de biopharmacie, de recherche et de biotechnologie médicale d’Algérie a réuni dimanche des professeurs de renommée internationale à l’Institut Pasteur d’Algérie. Pour faire un état des lieux avant la création du pôle d’excellence en biotechnologie à l’horizon 2020. Beaucoup reste à faire avant dans le domaine de la formation notamment, estime le Pr Kamel Sanhadji.



C’était une « occasion » pour faire l’état des lieux et de mesurer « nos capacités » à relever le défi de l’édification en Algérie d’un pôle d’excellence de la biotechnologie, selon le Professeur Mohammed Tazir, directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, organisateur de l’événement en collaboration avec la revue bimestrielle spécialisée dans la politique de santé, du médicament et de l'industrie pharmaceutique, Pharmalinka. Le Pr Tazir estime qu’ « il y a là un début d’organisation de la biotechnologie ». Et d’ajouter : « on compte identifier les pré-requis » pour réaliser l’objectif tracé par les pouvoirs publics « qui est de construire un pôle d’excellence en biotechnologie à l’horizon 2020 sur le modèle de celui de Singapour ». Ce projet avait été dévoilé, pour rappel, en juin dernier lors de la signature d’un protocole d'accord dans le domaine de la biotechnologie et de la production de médicaments entre l’Algérie et les Etats-Unis. Cinq mois après, « toutes les opérations n’ont pas été complétement lancées, mais au vu du forum, on sent l’enthousiasme à l’idée de développer ces biotechnologies », estime le Pr Kamel Sanhadji, directeur de recherche à l’hôpital E.Herriot & Faculté de médecine de Lyon (France). « Je comprends qu’il y ait un engouement et un intérêt pour les biotechnologies de la part du gouvernement algérien, mais par rapport à leur réalisation beaucoup reste à faire notamment dans le domaine de la formation », a-t-il observé.

La compétence nationale à l’étranger comme appoint

Cet enthousiasme ne doit pas cacher, selon notre interlocuteur, une réalité bien établie : même si à la base l’Algérie dispose de ressources financières qui peuvent permettre un tel projet, la ressource humaine « reste encore à former davantage parce que ce sont des techniques de pointe qui nécessitent des équipements couteux». Le potentiel existe, a-t-il ajouté, mais il faudra l’exploiter en organisant des formations spécifiques. Les compétences algériennes à l’étranger ne doivent être sollicitées que comme force d’appoint, a-t-il dit, pour « une plus value pour des techniques qu’on ne maitrise pas encore en Algérie ». « Je pense que le gros doit être réalisé ici en Algérie et par les algériens d’Algérie parce que ces derniers ont une formation suffisante sauf dans les domaines de pointe où elle est à démontrer ». Par ailleurs, le Pr Sanhadji estime « nécessaire » de développer « toutes les méthodes biotechnologiques qui permettront d’amplifier la production de l’agriculture, de mettre au point des médicaments efficaces et moins cher et en grandes quantités, des médicaments qui coutent cher on peut les fabriquer par le biais des procédés biotechnologiques ».


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