Le maintien de la candidature du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, 81 ans, pour un 5e mandat, imposé par les tenants du pouvoir, continue de faire sortir les Algériens de leurs gonds et dans la rue.L'entêtement suicidaire de l'entourage des tenants du pouvoir, qui veulent maintenir coûte que coûte leur candidat à la candidature alors qu'il est «sous perfusion», ne fait que renforcer la volonté du peuple algérien d'investir encore plus la rue et de démontrer le cynisme et l'immoralité de la démarche de ses soutiens intéressés. Les marches populaires et historiques enclenchées spontanément et pacifiquement à travers le pays, touchant toutes les catégories professionnelles et couches de la société, n'ont pas suffi pour que l'homme qui occupe le palais d'El Mouradia depuis 1999 renonce à sa candidature. Cette décision résonne comme une provocation. L'intérêt de l'Algérie est relégué au second plan par les carriéristes du régime.
La rue bouillonne, rejette le 5e mandat et le système. Le caractère pacifique des mouvements de colère des Algériens risque de prendre une autre tournure. Les déclarations et les sorties «irresponsables» des chefs des partis politiques proches de l'oligarchie ?véhiculant sans scrupule et sans convaincre le message de la continuité ? sont conçues comme une dose de plus à ajouter à cet élan de solidarité et de volonté populaire de se débarrasser du régime. Les Algériens, qui attendaient une réaction rationnelle de cette «milice politique», en sont-ils capables ' Virevoltant autour du candidat-président, les citoyens sentent de plus en plus que ces irresponsables de l'alliance présidentielle n'entendent pas les pulsions de la société et méprisent le peuple. Par ailleurs, un nouveau mode opératoire a été mis en place par les tenants du pouvoir depuis les marches historiques de vendredi 22 février.
La retenue des services de sécurité quant au traitement pacifique réservé aux manifestants anti-régime suscite des questionnements dès lors que la rue a été toujours interdite au peuple. La candidature risquée d'Abdelaziz Bouteflika, dont on annonce le dépôt de son dossier pour un 5e mandat auprès du Conseil constitutionnel ce 3 mars, a été précédée par des menaces visant à réactiver les souvenirs douloureux de la décennie noire. Ce cocktail visant à affaiblir la volonté du peuple d'en finir avec le régime n'a fait, au contraire, que renforcer et resserrer les rangs des Algériens.
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Posté Le : 01/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar Fedjkhi
Source : www.elwatan.com