Algérie

Enterré dans son Algérie libre



Enterré dans son Algérie libre

L'une des dernières mémoires de la guerre de Libération nationale, le moudjahid Lakhdar Bentobal, a été inhumée, hier après-midi, au cimetière El Alia (au carré des Martyrs). Le dernier des trois «B», décédé samedi dernier à  l'âge de 87 ans, rejoint ainsi dans l'Au-delà les acteurs de la Révolution morts durant et après la guerre de Libération.
Ses obsèques se sont déroulées en présence de personnalités nationales, de hauts cadres de l'Etat, des membres du gouvernement et de beaucoup d'anonymes qui ont tenu à  accompagner le défunt à  sa dernière demeure. Parmi les premiers à  arriver sur les lieux, le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Il est suivi du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. Vers 12h15, c'est le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari, qui descend de sa voiture pour aller rejoindre au salon d'honneur les deux premiers. Plusieurs ministres, dont Amar Tou, des Transports, Daho Ould Kablia, de l'Intérieur, et Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale… étaient également présents. L'ancien président de la République (1979-1992), Chadli Bendjedid, a tenu lui aussi à  accompagner le défunt à  sa dernière demeure. Vêtu de blanc, Chadli Bendjedid est resté silencieux jusqu'à la fin des obsèques. Il a d'ailleurs refusé de faire des déclarations à  la presse. «Pas de déclaration», a-t-il lancé à  l'adresse des journalistes qui se sont approchés de lui. Ali Kafi, ancien président du HCE, était lui aussi présent. Le premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella a, quant à  lui, brillé par son absence. Des personnalités nationales ayant marqué l'Algérie durant les 20 dernières années étaient aussi présentes aux obsèques. On a remarqué la présence de l'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, et le candidat malheureux à  l'élection présidentielle de 2004, Ali Benflis. Accompagné du député Noureddine Aït Hamouda, le président du RCD, Saïd Sadi, faisait des allers et retours dans l'allée principale du cimetière. L'homme a côtoyé, selon ses affirmations, Si Mahmoud. L'oraison funèbre a été lue en cette douloureuse circonstance par le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbès. Il a insisté dans son témoignage sur les qualités humaines et les valeurs morales du défunt, qu'il a qualifié de «véritable exemple de patriotisme et de militantisme pour les générations passées et futures». «Il était un militant, un djoundi et un politique affable, aimé de ses compagnons du fait de son humilité, mais aussi un homme qui ne badinait pas avec ses principes», a-t-il déclaré. Mohamed Cherif Abbès a souligné aussi l'intelligence de Bentobal et son sens des responsabilités : «Si Lakhdar était une référence pour sa sagesse et sa perspicacité à  travers son parcours de militant au sein du mouvement national.»
Pour sa part, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia espère que les mémoires de Lakhdar Bentobal seront publiés pour permettre aux Algériens de connaître la face cachée de la Révolution. «J'espère que ses mémoires seront publiés», a-t-il lancé. «Bentobal était un proche de Boussouf. Il était connu pour sa modestie. Mais derrière se cachait une personne très rigoureuse ayant beaucoup de sagesse et de bon sens», a-t-il conclu.      


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