Au deuxième jour du mouvement de protestation lancé par le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), les universités continuaient hier de fonctionner mais à des cadences diverses.Pour M. Malik Rahmani, coordinateur national du CNES, le mouvement de protestation a été un «succès total» avec un taux de suivi de 80%, frisant même les 100% dans certains établissements. M. Rahmani admet cependant qu?il y a eu tout de même des activités pédagogiques en dépit du mot d?ordre de grève. «D?un côté, il y a les vacataires qui n?ont pas le droit de faire grève et dont le nombre au niveau de certains établissements est assez important. D?un autre côté, nous avons nous-même donné instruction à ce que les examens de magister et des écoles doctorales se déroulent dans des conditions normales», a-t-il dit. Même dans les établissements universitaires où il n?y a pas de section CNES représentée au sein du conseil national, comme c?est le cas de l?USTO d?Oran, il y a des groupes d?enseignants qui ont suivi le mot d?ordre de grève, a-t-il encore précisé.S?agissant justement de ces établissements universitaires, là où les sections CNES se sont auto-gelées ou gelées par mesure disciplinaire par la direction du CNES, M. Rahmani a une nouvelle fois lancé hier un appel à l?adresse des enseignants les invitant à élire leurs représentants au sein de nouvelles sections CNES.Selon Rahmani, le CNES compte actuellement 34 établissements dont les sections syndicales sont représentées au sein du conseil national. La coordination des sections CNES compte pour sa part, selon son porte-parole M. Cherbal, 19 sections syndicales.Assimilant ce mouvement de protestation de trois jours lancé par le CNES à un «tir à blanc» vu que l?année universitaire n?a pas encore commencé, M. Cherbal a estimé que «les décisions doivent provenir des assemblées générales, en d?autres termes de la base, faute de quoi elles sont nécessairement vouées à l?échec». M. Cherbal s?est dit, néanmoins, partager les revendications des enseignants en matière de valorisation des salaires. Cela fait 11 ans, a-t-il souligné, que le CNES lutte pour le statut de l?enseignant et pour la valorisation des salaires. «Durant les années 90, le salaire de l?enseignant du supérieur représentait 6 fois le SMIG, alors qu?aujourd?hui ce salaire ne représente que 2 fois et demie à 3 fois le salaire minimum garanti. C?est dramatique pour l?enseignement supérieur en général», a-t-il affirmé. Pour M. Cherbal, le problème du salaire ne se limite pas à la question des indemnités, mais c?est aussi une question du salaire de base qui doit être revalorisé. «Si la grille des salaires est adoptée telle qu?elle est, c?est l?exil interne des enseignants vers le secteur économique et c?est l?exil externe vers les universités étrangères».M. Cherbal qui a qualifié le troisième congrès tenu le 7 mars dernier à Alger, sur fond de crise organique, d?»antidémocratique», a appelé hier à la tenue d?un congrès unificateur pour faire face aux défis auxquels sont confrontés l?université publique et les enseignants du supérieur. Le porte-parole de la coordination des sections CNES a affirmé par ailleurs que les sections CNES sont actuellement en train de tenir leurs assemblées générales, pour préparer la réunion de la coordination des 19 sections CNES prévue pour la mi-novembre. Une réunion dont l?objectif sera d?examiner les propositions de la base, en vue d?établir un plan d?actions visant à sortir l?université de sa crise.
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Posté Le : 22/10/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : H Barti
Source : www.lequotidien-oran.com