La rentrée scolaire a été préparée, des responsables ont visité, contrôlé des établissements de tous les niveaux. Le progrès sur le plan des infrastructures et des moyens est sensible. Tout cela a été fait pour la scolarisation de nos enfants. Il y a encore des manquements, c'est sûr, mais les efforts sont palpables.Mais voilà qu'une fois les visites de contrôle terminées, une partie de ces mêmes responsables s'est mise, le même jour , à sillonner la ville ,à titre personnel et individuel ,à la recherche de ces fameux cours payants pour leurs progénitures et particulièrement les élèves qui devront affronter l'examen du baccalauréat.
Et là, nous y passons tous, sauf ceux qui ont le moyen d'envoyer leurs enfants dans les chiches écoles privées qui foisonnent de plus en plus , nous passons de l'enseignement formel à l'enseignement informel qui génère des situations désastreuses et incontrôlées .
Mais beaucoup d'argent !!!!
Des fortunes !!!
Au nez et la barbe des impôts ,des services de sécurité ,des pompiers ,des services de santé ,de ceux là-même qui ont le devoir de mettre fin à ce marasme mais qui sont les premiers à trouver des cours informels à leurs enfants!!!
De tout ce beau monde qui a veillé le jour même à la réussite de la rentrée scolaire !!!
La séance de maths pour les classes de terminales varie entre 600 dinars jusqu'à mille dinars !!!
Pour chaque séance !!!!
Mais si l'on a visité le matin des établissements scolaires dotés de matériel neuf ,de chauffages ,de classes repeintes et répondant à toutes les conditions de sécurité et de santé ;les cours payants se déroulent dans des garages parfois insalubres où les élèves sont entassés par centaines ,dans des conditions interdites par les lois de la Nation .Au mépris de toute déontologie .
Plus le prix est bas plus il y a d'élèves.
Plus le prix est haut moins il y a d'élèves !
Le commerce de l'enseignement informel a miné les efforts d'une Algérie officielle qui continue à être impuissante ou alors dont les commis sont complices d'une grave situation morale remettant en cause les fondements basiques de la moindre démocratisation de l'enseignement.
Dans l'enseignement officiel les élèves des lycées n'éprouvent même plus le besoin de rejoindre les classes avec assiduité et sont souvent acculés à prendre leurs vacances de plus en plus tôt à partir du mois d'Avril .
L'Etat est devant un dilemme car il sait que l'épée de Damoclès est sur la tête de toute la société :la grève et ces dessous !!!
Si l'argent et la nature du berceau remplacent l'intelligence et le travail, seuls vraies valeurs et critères essentiels de la promotion de l'individu et de la société, la Nation est vouée à des lendemains douteux.
Mais en attendant un retour de la conscience professionnelle, l'avenir de nos enfants est en jeu et la démocratisation de l'enseignement enterrée à jamais.
Même nos pseudos-intellectuels, dont le devoir est de combattre ce commerce informel de la science vendue au plus offrant, ces pseudos-intellectuels ; ont eux aussi oublié leurs devoirs envers la Nation et se sont convertis ,comme leurs collègues, en commerçants de sujets plus attrayants ,plus folkloriques tels que la bédouinisation ou l'éternel sujet de la Femme !
Ou plutôt on a choisi la culture anesthésiante au détriment du combat contre les véritables fléaux sociaux qui nous ramènent aux temps des premiers et deuxièmes collèges, mais cette fois-ci bien déguisés !
Pourvu que ça rapporte !!!
Un autre commerce, juteux aussi !!!
En attendant que des responsables courageux puissent prendre les décisions légales, prévues par les lois en vigueur , la propagation de ces cours de l'enseignement informel porte un grave préjudice à la Nation .
La sempiternelle raison avancée de l'injustice sociale, dont nous avons souffert plus amplement avant vous, n'est plus de mise.
Ne prenez plus nos enfants en otage pour obtenir tantôt vos droits, tantôt vos fins de mois bien arrondies !
Economie informelle, santé informelle, politiciens informels, enseignement informel !!!
Il ne s'agit pas de discuter de telle ou telle matière à supprimer du baccalauréat, mais de remettre le train sur le rail, car pour le moment , les situations crées se greffant les unes sur les autres ; génèrent des conséquences qui n'augurent rien de bon.
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Posté Le : 13/09/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ahmed Benhmed
Source : www.lequotidien-oran.com