A l'heure où tous
les pays ou presque réfléchissent sur les meilleurs moyens de redorer le blason
de l'école et la valoriser afin qu'elle accomplisse sa noble mission, de même
chez nous, une vraie réflexion sur ce sujet est souhaitable, voire
indispensable. Même si des réformes ont été engagées, sont-elles suffisantes pour
faire bouger les choses ?
Cependant, le
constat est simple : les choses changent mais elles n'évoluent pas. La
conception des programmes ainsi que les moyens de leurs réalisations
constituent la pierre angulaire de toute réussite. Toute conception d'un
programme et donc d'un contenu se base essentiellement sur les besoins
fondamentaux et immédiats de l'apprenant. Or, nous constatons, un décalage
manifeste entre, d'un côté, les besoins et, de l'autre côté, les moyens de les
combler. Par conséquent, faut-il repenser la question de la méthode de
l'apprentissage du Français au primaire ou la calquer sur ce qui se fait
outre-mer?
En France, les
élèves apprennent le français comme langue maternelle. Outre qu'ils bénéficient
du phénomène de l'immersion intra et extra-muros (école), ils disposent
également de moyens prolifiques et idoines qui leur permettent d'asseoir
solidement les bases de la langue et notamment en grammaire et en vocabulaire.
Les récentes
réformes prônées par le ministère algérien de l'éducation doivent avoir comme
objectif premier de recentrer l'enseignement du français sur le code,
l'orthographe de base et le vocabulaire du moment où les élèves apprennent une
langue étrangère. Ceci amènera les apprenants certainement à consolider leur
patrimoine en lecture et de leur permettre donc de charpenter solidement leurs
écrits.
Afin que
l'enseignement du Français atteigne les objectifs qui lui sont assignés, Il est
nécessaire d'intéresser les petits enfants de nos écoles, tout en facilitant le
travail des maîtres pour que leurs efforts ne soient pas vains. Ceci ne peut se
réaliser que lorsque la tutelle présentera des manuels scolaires adaptés et
donc susceptibles de recueillir la faveur et l'approbation de tous. Ajouté à
cela la problématique des horaires qui revêt une importance toute particulière.
Il est clair que l'horaire cumulé du Français s'est réduit comme une peau de
chagrin. A titre d'exemple, Comment peut-on réaliser le profil d'entrée en 4ème
A.P si 3 heures hebdomadaires seulement sont imparties à la 3ème A.P c'est-à-dire
la première année de français ? C'est une véritable aberration et ce sont les
élèves qui en pâtissent de cette situation intenable.
Nous savons tous
combien est délicate la conduite d'une classe, et combien il est difficile de
fixer, en l'intéressant, l'esprit des apprenants notamment ceux qui éprouvent
des difficultés en lecture. Convenons-nous que la maîtrise de la lecture avec
son continuum la compréhension représente la clé indispensable de la réussite
de l'écolier. Par conséquent, l'apprentissage de la lecture et son corollaire
la compréhension doit retrouver toutes ses lettres de noblesse en lui
consacrant une intention toute particulière. Pour cela, les méthodes
d'apprentissage de la lecture présentées sous forme globale, syllabique ou semi-syllabique, doivent être maitrisées
et utilisées à bon escient. De même, ces méthodes doivent-être
complémentaires et non concurrentielles. Une bonne méthode de l'enseignement de
la langue, et en particulier de préparation au ardu exercice de la rédaction et
de la composition, doit passer impérativement par la manipulation des textes en
vue d'une élocution correcte sans pour autant dissocier l'appréhension directe
des termes et des idées par les sens et par le jugement.
Il est également
fortement conseillé d'emprunter les textes au même ouvrage. Par ce moyen –de
même par le procédé des centres d'intérêt- on évite aux apprenants
l'éparpillement de la pensée et de l'acquisition qui naît de la lecture de
textes fragmentés, sans lien entre eux. Il faut donc rattacher, lorsque
l'occasion s'en présentera, un texte nouveau à un texte déjà lu. L'intérêt que
les apprenants portent à un personnage connu les disposent
favorablement à suivre ce personnage dans de nouvelles aventures.
Plus le devoir
sera court avec des énoncés clairs et concis, plus les apprenants se sentiront
davantage portés à rédiger soigneusement et correctement. Et plus que jamais,
c'est au travail bien fait qu'il faut habituer nos élèves. Par conséquent,
ceux-ci retrouveront avec joie le chantier des divers thèmes d'études, leurs
feuilles de narrations éparpillées, mais déjà portant des numéros comme les
pierres d'un édifice. Il faut Privilégier également l'apprentissage ludique par
le biais de jeux de mots, ce qui contribuera à enrichir le stock lexical des
élèves et leur conférera par la même un engouement pour l'apprentissage et
l'acquisition.
C'est une erreur
assez répandue que d'embrasser, dès les premières années de la scolarité, un
programme trop vaste et qui dépasse les moyens des élèves ainsi que leurs
besoins immédiats. C'est la raison toute évidente du manque de solidité des
connaissances grammaticales élémentaires. Prendre le pli de la correction
grammaticale doit obéir à un savoir et une acquisition des règles de base
régissant la langue, et cette habitude ne peut se développer et se fixer que
par la répétition prolongée des mêmes exercices mais présentés différemment,
c'est-à-dire sous des formes variées. Indubitablement, c'est l'usage fréquent
qui permet, à non pas douter, d'acquérir et d'asseoir les connaissances
indispensables des différents points de langue. Il est donc impérieux de
limiter les apprentissages qu'aux règles usuelles et les exceptions dont la
langue amène fréquemment l'emploi. Renoncer à dessein à apprendre tous aux
apprenants, relève d'un choix judicieux. S'échiner sur l'essentiel aura comme
résultat la maîtrise par les apprenants des règles de base et leur évitera du
même coup la confusion qui peut émerger d'un apprentissage tentaculaire.
Les enseignants
méritent quant-à-eux, une meilleure considération
puisqu'ils constituent le pivot de l'enseignement/apprentissage. Installer la
confiance et encourager le mérite valorisera certainement leur travail et leur
rendement ce qui se répercutera positivement sur les élèves. De même, Le
concours précieux des parents d'élèves doit-être
encouragé en les associant en tant que partenaires et non-adversairess.
Quant à La
complémentarité dans l'apprentissage de l'arabe et du français, elle doit être
encouragée d'abord à l'école mais aussi dans l'environnement socio-économique,
non seulement pour bénéficier des apports des deux langues, sous forme de
connaissances transversales, mais aussi pour innover dans les deux idiomes.
Pour cela, les politiques linguistiques et éducatives doivent être menées de
manière concertée et procéder par l'accumulation des richesses des codes et non
par l'ostracisme de l'une ou de l'autre langue. Le multilinguisme en Algérie
n'est pas une malédiction dans un monde multiculturel, au contraire. La
cohabitation entre le français et l'arabe classique est plus que souhaitable.
Par contre, il n'y a que les alibis des uns et les excuses des autres qui
trouveront que l'Indépendance sera totale seulement si le monolinguisme en
arabe classique règne sans partage, toute mention aux langues étrangères
n'étant que trompe l'Å“il ou manipulations politiciennes.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 19/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amezrar Redha
Source : www.lequotidien-oran.com