Algérie

Enseignement du français à Sidi Bel Abbès



Des programmes obsolètes Une étude très intéressante sur l?enseignement du français en 6e année fondamentale a été présentée lors du séminaire régional sur l?évaluation des résultats de fin d?année scolaire 2003/2004, tenu les 6 et 7 décembre 2004 à Oran. Rencontre au cours de laquelle ont été exposés les résultats de cette étude, en présence des représentants du ministère de l?Education et des membres de la Commission nationale des programmes. La Commission qui a réalisé cette étude, composée d?enseignants et d?inspecteurs de français de Sidi Bel Abbès, « s?est donné pour tâche de soumettre à l?analyse systématique et méthodique certaines dispositions institutionnelles, les conditions éducatives, le livre scolaire de 6e année ainsi que les résultats d?entrée en 1ère année moyenne. » L?étude a porté sur les résultats d?établissements scolaires répartis sur trois circonscriptions. Il s?agit de 10 établissements de Sidi Bel Abbès pour la zone urbaine, 10 autres de Sfisef pour la zone semi-urbaine et 9 de Ras-El-Ma pour la zone éparse et rurale. « Pour un maximum d?objectivité, nous avons établi des paramètres scientifiques par l?élaboration de questionnaires avec des questions fermées dont la lecture ne peut être qu?univoque, sans complaisance ni démagogie », indiqueront les membres de la Commission. Des questionnaires relatifs à l?objet de cette étude ainsi que la situation, la qualité, l?expérience et le niveau intellectuel dans les différentes circonscriptions, ont été confectionnés. D?après les membres de la Commission, les « réponses » ne dépendent pas uniquement des éducateurs. « Les maîtres que nous connaissons bien se consacrent à leur tâche avec dévouement et sérieux. Ils savent que leur métier est difficile. Ils voudraient être éclairés et informés. Ils attendent non pas des directives autoritaires mais les moyens d?une formation initiale et continue de haut niveau. Ils redoutent par dessus tout que l?on ne comprenne pas suffisamment leur perplexité actuelle devant tant de changements. » L?illusion du savoir Considérant que le travail d?organisation demeure un peu insuffisant, tel qu?il est parfois conçu et mis en mouvement, ils ne manqueront pas, toutefois, de rappeler que l?intuition psychologique et la lucidité méthodologique ne sont pas les « valeurs » qui y sont les plus apparentes . « Par notre étude, nous voulons apporter des outils de clarification, des supports de discussion et de recherche. L?école algérienne doit devenir un des milieux éducatifs propices à permettre l?éveil de l?enfant à lui-même et au monde. Notre volonté, enfin, est de parvenir à faire de Sidi Bel Abbès une wilaya modèle à l?échelle nationale, pour la qualité de ses résultats, non pas en français pour la 6e année seulement mais à tous les niveaux, tous cycles confondus. » Dans les schémas éducatifs de l?école algérienne, responsables en grande partie des résultats en 6AF (français), ils ont ainsi eu à constater que les interventions spécifiques sont responsables du « cloisonnement » des disciplines d?enseignement, avec en sus un découpage temporel arbitraire, bien connu sous l?appellation d?emploi du temps et qui est bien souvent fort mal employé. Pour ce qui est de la transmission des connaissances, les initiateurs de cette étude ont relevé qu?elle emprunte des formes toute construites, élaborées par l?adulte avec, en somme, une formation basée sur le verbalisme et l?accumulation des « savoirs » en miettes qui, dangereusement, donnent l?illusion du savoir. Mais aussi, une préparation de l?apprenant à des reproductions/restitutions de modèles verbales. Dans l?analyse des questionnaires, ils ont remarqué, également, « une dépersonnalisation de l?enfant par une trop grande place donnée à l?enseignement collectif, une recherche obstinée de « l?homogénéité » des classes et une méconnaissance de l?hétérogénéité des manifestations même de la vie. » En matière d?évaluation, la moyenne réelle avoisine les onze sur vingt (11/20) en zone urbaine, chez les filles comme chez les garçons, et seulement chez les filles en zone rurale, alors que les résultats atteignent difficilement huit (8) chez les garçons et neuf (9) chez les filles, pour le reste des secteurs, mentionneront-ils. Faibles résultats en zone semi-urbaine Les faibles résultats enregistrés en zone semi-urbaine s?expliquent par un cursus perturbé de la scolarité des enfants, généré par les événements tragiques connus. La contribution des parents est plus effective en zone urbaine qu?en zone rurale et reste relative en zone semi-urbaine. Telles sont, entre autres, les conclusions de la Commission. Sur un autres plan, le constat suivant ressort : « Les diplômes universitaires ne sont pas forcément garants de bons résultats scolaires dans le primaire, leurs titulaires n?ayant pas reçu une formation spécifique leur permettant d?enseigner la langue française. » Obsolète, le programme de français en 6AF n?a vu aucun changement qualitatif s?opérer depuis 25 ans (même contenu notionnel, même situation d?apprentissage, etc.). Et de conclure : « Le départ massif et précipité, en vertu de la loi sur la retraite, a amputé le système éducatif des pionniers de l?école algérienne, sans omettre de préciser que la conversion du personnel francisant de qualité ayant opté par nécessité absolue de service pour la langue arabe a influé négativement sur les résultats. »


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