Les protestataires ont exprimé leur détermination à poursuivre leur mouvement de protestation, malgré les mesures prises par la tutelle, consistant notamment à faire des ponctions sur salaire.Des rassemblements ont été organisés, hier, par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) devant les directions de l'éducation à travers le pays. Les protestataires, qui ont bouclé hier un mois de grève, ont exprimé leur détermination à poursuivre leur mouvement de protestation, malgré les mesures prises par la tutelle, consistant notamment à faire des ponctions sur salaire.Selon des enseignants grévistes interrogés, ces ponctions, allant de 1000 à 18 000 DA ? selon les témoignages recueillis devant la direction de l'éducation d'Alger-Est ? ne représentent rien face à la détermination «de nous faire écouter et comprendre par les pouvoirs publics et la société».«Nos revendications ne sont pas salariales», soulignent les représentants. Selon ces intervenants qui s'adressent visiblement aux médias en vue de sensibiliser l'opinion publique, la promotion systématique tous les cinq ans et le maintien de l'échelon 16, même s'ils impliquent une amélioration du salaire (près de 2000 DA d'augmentation en passant à un échelon supérieur) visent d'abord à garantir un départ à la retraite «dans la dignité».Selon les propos recueillis auprès des grévistes présents sur place, un enseignant du secondaire, ayant 32 ans de service, touche 62 000 DA ; il est classé à la 16, qui est le grade supérieur de la profession. Les nouvelles dispositions remettent justement en question cette classification. «Nous risquons d'assister, dans quelque temps, à des départs à la retraite après 30 ans de service à la catégorie 13. Ce qui serait honteux», s'inquiète un professeur de langue anglaise au lycée Boussaidi d'El Harrach (Alger).Débat faussé«Ce n'est pas tant l'impact financier qui motive les enseignants, mais la revalorisation de leur grade. Avec la situation actuelle du statut, c'est la précarisation annoncée de la profession, vu que les promotions peuvent stagner pendant des années», ajoute le professeur. Une enseignante au lycée de mathématiques de Kouba s'inquiète, elle, de la «déviation du débat sur les véritables enjeux».Selon elle, qui compte à son actif plusieurs années de service, «les professeurs désignés actuellement comment étant sans conscience professionnelle et jetés à la vindicte populaire réclament l'application des textes de la République garantissant un accès réel aux soins à travers l'application des textes régissant la médecine du travail. Quand la dignité de l'enseignant sera préservée, à ce moment-là le débat pourra être centré sur les programmes et leur contenu».Dans la plateforme de revendications, le Cnapeste réclame la mise en ?uvre des textes relatifs à la médecine du travail. «Plusieurs professeurs sont morts d'AVC en plein cours. Il y a une multitude de maladies liées à l'exercice de cette fonction, mais qui ne sont pas prises en charge. Il est temps de secouer les choses et d'aménager des postes adaptés aux professeurs souffrants», clament-ils.Les protestataires dénoncent également les accusations de chantage dont ils font objet : «Que la société juge d'elle-même si le salaire d'un enseignant est décent !» «Il ne faut pas fausser le débat, il faut le resituer. Les enseignants réclament un rétablissement dans leur droit en appliquant les lois en vigueur.La ministre devrait ouvrir un vrai dialogue, dans le respect des lois de la République. En accusant les enseignants d'exercer un chantage et de réaliser des affaires avec les cours particuliers, elle fausse le débat et nous éloigne de la solution», explique une professeure de philosophie au lycée Mohamed Mazari de Bab Ezzouar. Il faut un minimum d'honnêteté des deux parties pour arriver à un consensus pour pouvoir passer enfin à une autre étape du débat, celle de peser sur le contenu des programmes pour en améliorer la qualité.Les lycéens réagissentAu moment où le Cnapeste se réjouit de 80% de suivi de la grève ouverte dans le secondaire et de 30% dans le moyen, les lycéens rejettent en bloc les mesures prises par le ministère. Dans plusieurs établissements, les élèves de 1re, 2e et 3e AS ont affiché un niet catégorique au calendrier des compositions du deuxième trimestre.Inquiets des conséquences du remplacement des enseignants grévistes par d'autres pour assurer la tenue des compositions, des élèves n'ont pas hésité à boycotter ces épreuves et à quitter leurs lycées. «Nous ne voulons pas faire les frais du conflit ministère/Cnapeste. Nous craignons d'être sacrifiés», s'inquiètent des lycéens de l'établissement Rabah Bitat de Mohammadia. Les élèves du lycée Abane Ramdane de cette même commune ont également boycotté les compositions. La même situation a été constatée au technicum Faïzi de Bordj El Kiffan et au lycée de Aïn Taya.
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Posté Le : 17/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Fatima Arab
Source : www.elwatan.com