Algérie

Enseignants contractuels : Sit-in devant la Présidence



Ils étaient près de 100 personnes à  avoir rejoint le lieu de la protestation à  11h, dont 30 enseignants fraîchement intégrés, venus de plusieurs wilayas en signe de soutien et de solidarité avec leurs camarades. «Dès que nous sommes arrivés à  El Mouradia, nous avons été accueillis par un impressionnant cordon de sécurité, qui a quadrillé les lieux. Après vérification rapide d'identité, la police a commencé à  charger, sous prétexte qu'il est interdit d'organiser des rassemblements devant la Présidence», a révélé Yacine Kerraï. Des personnes ont tenté de tenir quand même le rassemblement, en dépit du fort déploiement des forces de sécurité, mais elles ont été embarquées manu militari. «Même les femmes n'ont pas été épargnées. Elles ont été embarquées dans les fourgons cellulaires pour les empêcher de manifester pacifiquement et de réclamer leur droit d'avoir un emploi stable», a-t-il tempêté. Selon notre interlocuteur, ils ont été conduits au commissariat de Semmar à  Aïn Naâdja, où ils ont été retenus jusqu'en fin d'après-midi, sans aucune forme d'explication. Néanmoins, ajoute notre source, les forces de l'ordre n'ont pas été brutales à  leur égard, durant leur détention. Agression et affront M. Kerraï, qui nous a fourni ces informations alors qu'il se trouvait à  l'intérieur d'un des fourgons de la police, a affirmé qu'ils ont été conduits à  la gare routière de Kharrouba, pour que chacun des protestataires quitte Alger et rejoigne sa wilaya d'origine. C'est une façon, selon lui, de les dissuader de ne plus songer à  organiser des actions de protestation à  Alger, pour arracher leur «droit légitime d'avoir un emploi décent». «C'est une agression, une humiliation, une spoliation d'un droit fondamental et un véritable affront pour nous. Pourtant, nous avons organisé des rassemblements pacifiques. Sans causer de dégât. M. Boukhetta (directeur des ressources humaine au ministère de l'Education nationale) nous a clairement dit d'aller à  El Mouradia pour obtenir nos droits !», a-t-il tonné. Et d'ajouter dépité : «Nous avons frappé à  toutes les portes. En vain. A qui allons-nous nous adresser maintenant ' On nous pousse à  commettre l'irréparable, à  recourir à  l'extrême. Il ne nous reste que le suicide. Nous n'avons plus rien. Nous avons tout perdu.»
Depuis plus d'un mois, les enseignants contractuels organisent des sit-in et des rassemblements de protestation devant l'annexe du ministère de l'Education nationale sise à  Ruisseau, sans qu'aucun responsable daigne solutionner leur problème. Passant leur nuit à  la belle étoile et à  même le sol, ils ne savent plus à  qui s'adresser. Cela, en dépit du décret du président de la République qui recommande l'intégration de tous les enseignants contractuels qui coupaient un poste vacant jusqu'à mars 2011.


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