Algérie

Enseignants contractuels



Enseignants contractuels
«Impossible!» C'est ce qu'a déclaré, hier, lundi, la ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit, à propos de l'intégration d'office et directe, dans le corps enseignant, des contractuels et vacataires.La ministre a réaffirmé, dans une déclaration à la radio nationale, que cette procédure est impossible et contraire au règlement de la Fonction publique. Quelque «300» enseignants contractuels ont entamé dimanche dernier, une marche «de la dignité» à partir de la ville de Bejaia, en direction d'Alger. Une délégation du ministère les a rencontrés, dimanche, à Boumerdès pour discuter sur leurs revendications, a indiqué la ministre.«Nous avons rencontré une délégation et discuté, pendant quatre heures, on leur a expliqué la nature des contrats et on les a assuré que le ministère continuera de recruter des contractuels.». Mais, Mme Benghebrit est restée inflexible sur la principale revendication de ce corps enseignant: «on leur a dit que c'est impossible de les intégrer directement.» Cependant, a-t-elle ajouté, «on leur a dit qu'on peut discuter avec la Fonction publique, pour valoriser leur expérience professionnelle», et «c'est un compromis qu'on a trouvé et que nous avons proposé», car la procédure de recrutement sur la base d'un concours est la voie de la légalité, dans la Fonction publique, a expliqué Mme Benghebrit.Elle a estimé, sur ce point, celui de la valorisation de l'expérience des enseignants contractuels, dans le décompte final du concours, que «nous n'avons pas fait marche-arrière, on a maintenu la condition du concours pour l'ensemble des candidats, mais on a introduit la valorisation de l'expérience professionnelle, pour les contractuels.» C'est un compromis trouvé avec la Fonction publique, et «on va leur demander de fournir leurs documents pour confirmer l'expérience.» Insistant sur ce point, la ministre de l'Education nationale a expliqué que des cadres de son ministère avaient rencontré la délégation des «marcheurs pour la dignité» et lui ont réaffirmé qu' «il était impossible de les recruter, directement. On ne peut recruter qu'en fonction de la carte scolaire, l'intégration directe est impossible et le concours est obligatoire. Mais, il y a un geste de compromis, c'est que leur expérience va être valorisée.»Selon Mme Benghebrit, il y a actuellement, près de 500.000 inscrits, à ce concours national de recrutement de 28.084 nouveaux enseignants, qui sera organisé et suivi par l'Office national des examens et concours (ONEC). Les enseignants contractuels et autres vacataires sont un peu plus de 25.000, et donc le nombre de places restantes, pour ce concours, ne sera que de 3.000 si la revendication des «marcheurs de la dignité» était prise en compte.Selon la ministre de l'Education nationale, des voix s'élèvent sur les réseaux sociaux pour s'opposer au recrutement d'office des enseignants contractuels, «il y a des protestations sur la toile contre l'intégration directe. Notre objectif est de recruter les meilleurs», a-t-elle dit, ajoutant que «ce qui est important pour nous, c'est appliquer la loi et la réglementation», avant de s'élever contre «la récupération» de ce mouvement «par les syndicats, dont le Cnapeste et l'UNPEF». Plusieurs représentants de la société civile, notamment de Béjaia, des syndicalistes, des représentants de ligues des droits de l'Homme et un député accompagnent les «marcheurs de la dignité».Par ailleurs, Mme Benghebrit a indiqué que dans les prochaines années, avec la reprise en main des Ecoles normales supérieures (ENS) et les Instituts de Technologie, tout au plus, à partir de 2017, il n'y aura plus de concours pour le recrutement d'enseignants, qui seront, alors, tous issus de ces écoles normales et instituts. «Une étude prospective a été lancée pour connaître nos besoins, dans les 3 cycles de l'enseignement, d'ici à 2030», a-t-elle indiqué, avant de préciser qu'en 2016 et 2017, des annexes des ENS vont être créées, car «pour nous, il est important que les professeurs passent par les ENS», et donc «le recrutement par concours est une étape transitoire et on a donné la chance, cette année à ceux qui ont le mérite d'intégrer le système (éducatif), à partir d'un concours.» Elle explique, ainsi, la tenue du concours par «le gap entre les besoins du système éducatif et les promotions des ENS.» Pour autant, elle souligne que «nous sommes sensibles à la situation des contractuels et on a fait l'effort avec la Fonction publique, pour prendre en compte leur expérience et résoudre, un certains nombre de problèmes posés par les contractuels.» Elle a révélé que beaucoup d'enseignants contractuels n'étaient pas payés, régulièrement, alors que pour d'autres les salaires étaient versés, sans les primes. Une instruction ferme, a-t-elle dit, a été adressée aux directeurs de l'Education des wilayas, soulignant que «les contractuels doivent avoir leurs salaires, et c'est leur droit.» Dans cinq ans, «le concours sera supprimé avec la normalisation des ENS», a encore, souligné Mme Benghebrit. L'examen écrit pour le recrutement de 28.084 candidats aura lieu le 30 avril, les résultats seront connus le 12 mai, ce qui permettra aux candidats retenus de passer le test oral les 8 et 9 juin. Les résultats définitifs seront rendus publics, le 30 juin. Pour la prochaine rentrée, il est prévu d'ouvrir 28.084 postes d'enseignement dont 17.599 pour le primaire, 7.497 pour le moyen et 2.988 pour le secondaire, selon la ministre.




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