Algérie

Enquête-Témoignages



Enquête-Témoignages
La providence ne leur a pas donné de progéniture. Ces couples qui n'ont pas d'héritier ont fini par accepter leur sort. Ils sont heureux.'témoignages.Au début de leur mariage, l'espoir était là . Fonder un foyer en élevant deux ou trois enfants. Au fil des mois, le ventre de madame reste désespérément plat, malgré la multiplication des consultations chez les gynécologues. Mais les avis des médecins concordaient. Stérilité de l'un ou de l'autre. Que faire ' Se séparer ' Adopter un enfant. Une chose est sûre : ces couples ont décidé de rester ensemble contre vents et marées. Peu à peu, ils ont fini par accepter leur situation. Leur maison ne retentira point de rires d'enfants, c'est le destin. Comment ces couples vivent-t- ils l'absence d'enfants dans leur foyer au quotidien ' Y a-t-il d'autres compensations ' Nous leur avons posé la question.
fouzia, 45 ans
«Notre foyer est sans enfants. C'est Dieu qui l'a voulu. Au début, cette idée nous était insupportable. Nous étions anéantis, accablés, désespérés. Mais après de longues discussions, mon mari et moi avons décidé d'accepter notre destin et de tout faire pour être heureux à deux.
Pourquoi gâcher l'amour solide qui nous unissait car cela aussi est un don de Dieu. Et puis, que pouvions- nous y faire ' Dans un premier temps, nous avons pensé à adopter un enfant, mais très vite nous avons renoncé à ce projet. En toute honnêteté, ni lui ni moi ne ressentons la force d'aimer pleinement un être qui n'était pas de notre sang. Par conséquent, nous nous sommes fait une raison : vivre pleinement chaque minute de notre vie comme si c'était la dernière. Mon compagnon et moi-même nous consacrons pleinement à notre vie professionnelle et à des tas d'activités en parallèle. Nous nous intéressons au jardinage et faisons partie d'un groupe sur Facebook que nous rencontrons dans la vie réelle pour échanger des plantes, des graines et des boutures tout en parlant de notre passion commune pour le jardinage. Nous faisons également des sorties culturelles et cultivons de bonnes relations avec nos amies. Une vie sociale bien remplie qui compense l'absence d'enfants. Notre argent sert aussi à financer des voyages. Dès que nous le pouvons, nous visitons un nouveau pays, Espagne, Italie, Dubaà?, Malaisie”? Il nous tenait à cœur de découvrir Cuba et c'est ce que nous avons fait récemment. Il faut accepter ce que Dieu nous donne ou nous retire et essayer de prendre le meilleur sur la vie. Tel est notre credo.»
Omar, 54 ans
«Après de nombreuses années de mariage, ma femme et moi avons accusé le coup d'être dans l'incapacité de nous reproduire. En fait, le problème vient de moi. Mon épouse aurait pu refaire sa vie mais elle est restée avec moi par amour.
Dans notre société, un foyer sans enfants fait tache. Pendant des années on a subi les indiscrétions des uns et des autres mais cela a cessé depuis que nous avons dépassé l'âge d'être parents. Ce n'est pas plus mal car les réflexions des uns et des autres devenaient insupportables. Nous avons la chance d'avoir des nièces et des neveux aimants. Ils viennent souvent passer le week-end avec nous. Cela met de l'ambiance à la maison. Nous allons à la plage, en forêt”? Ma femme et moi recevons beaucoup d'affection de leur part et ça nous fait chaud au cœur.»
Latifa, 49 ans
«Mon témoignage va peut-être vous paraître pessimiste. Et croyez- moi, je ne suis pas une femme aigrie. Quand je vois l'horizon bouché de notre pays et constate que de plus en plus de parents envoient leurs progéniture faire des études à l'étranger, j'éprouve une forme de consolation. Je me dis que Dieu nous a peut-être évité des difficultés. Avoir un enfant ou deux et ne pas avoir les moyens de leur offrir toutes les conditions d'épanouissement dans le pays où l'on vit est effrayant. En tout cas tel est notre philosophie. Avoir des enfants, souffrir pour les élever puis les voir s'exiler pour chercher une vie meilleure est traumatisant. Je n'ai pas eu d'héritier, c'est la vie, mais je compense largement en ayant une vie sociale trépidante, en voyageant beaucoup et en évoluant sur le plan professionnel.» Tous ces couples que la providence a privé d'héritier s'en remettent au destin sans jérémiades ni pathos. Conscients que la vie n'attend pas et qu'il faut l'accepter comme elle vient, ils se sont créé des pèles d'intérêt et cultivent d'autres passions


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