Dans la rue, le bus, au marché, dans tous les endroits publics, et même à l'école, jeunes et moins jeunes lancent des regards agressifs, profèrent insultes et insanités envers la gent féminine.On est loin de la drague d'antan. Il s'agit d'un phénomène social qui va crescendo. Les harceleurs ont la peau dure. Témoignages.Fatima, 24 ans, étudiante«Ce phénomène est devenu, ces derniers temps, monnaie courante. Les femmes vivent un véritable calvaire. Elles sont victimes au quotidien de gestes déplacés de la part de ces individus, que rien ne semble les dissuader. Un jour dans le bus, j'ai demandé à un homme d'arrêter de me toucher, il m'a insulté. En plus, je trouve qu'aujourd'hui les jeunes ne se gênent plus. Il y en a même qui utilisent beaucoup de mots obscènes et vulgaires pour décrire les parties de votre corps, ils le crient devant les passants.»Salima M., 38 ans«Sincèrement, j'ai toujours connu le harcèlement de rue, j'ai l'impression que ça fait partie de mon quotidien. Je dirai même que j'ai grandi avec. Un jour au marché du volontariat, un homme m'a touché mon derrière. Je lui ai dit : «N'est-tu pas fou par hasard '», il m'a traitée devant tout le monde de pouffiasse. Depuis ce jour, j'ai compris que c'est très difficile de faire face à ce phénomène. Mais j'ai tout de suite conclu que je suis obligée de changer de comportement et de tenue vestimentaire, même si je suis persuadée qu'on a touché à ma liberté. Sincèrement, aujourd'hui, j'ai trop peur de m'habiller comme je veux, car j'ai même l'impression qu'on attire les harceleurs. Mon père me disait tout le temps que certaines tenues vestimentaires excitent les hommes, notamment les déséquilibrés et qu'il vaut mieux être discrète.»Dalila K., 28 ans, étudiante«Je vous le dis franchement, j'ai la boule au ventre quand je marche seule, surtout dans certains quartiers de la ville de Guelma. Et ces derniers temps, cette peur s'installe de plus en plus. Je reconnais aussi que j'ai changé malgré moi ma façon de m'habiller. Je trouve que c'est alarmant, car je suis convaincue que dès que je porte des vêtements trop serrés ou des décolletés, j'augmente le risque d'être victime de ce genre d'incivilités. Donc personnellement je ne trouve pas vraiment de solution pour y faire face, c'est-à-dire les comportements à adopter face aux harceleurs: c'est un véritable danger.»Hayat, 23 ans, agent de bureau«On est toujours prises au dépourvu, donc on ne sait toujours pas de quelle manière réagir face à ses situations. Si on est victimes de ces mésaventures : doit-on éviter ces individus, ou bien réagir ' Mais je trouve que notre réaction est une arme à double tranchant puisque ça dépend à quel type on a affaire. Donc la moindre réaction de la part de la victime risque de compliquer la situation. Et répondre par le mépris nous permet généralement d'éviter l'affrontement, toutefois certains harceleurs peuvent s'avérer très accrocheurs, c'est la raison pour laquelle je choisis les quartiers et les endroits même si je ne trouve pas normal de développer de telles stratégies.»Pour Amel, 33 ans, enseignante«Pour moi, adopter des stratégies, chercher des solutions... aurait été accepter de se soumettre à ces hostilités qui ne devraient pas être banalisées, car on a le plus souvent affaire à des pervers qui sont généralement dangereux. Avant j'ai tenté de supporter des vêtements plus couvrants, mais quand j'ai constaté que même les femmes qui portent le hidjab ne sont pas épargnées, j'ai compris qu'il faut lutter contre ce fléau, il faut résister et adopter une attitude courageuse devant ces individus, même si cela me vaut parfois une boule au ventre. Je me rappelle un jour, après qu'un vieux se fut collé contre mon dos devant un guichet à la poste, j'ai crié pour lui dire qu'il devrait avoir honte de faire ça. Il ne s'est même pas excusé en disant qu'il est obligé de faire la queue. Tout le monde nous regarde. Mais personne n'a dit un mot sur cet incident. Il faut dire que les témoins sont devenus passifs, ce qui complique davantage la situation. A mon avis, la lutte contre ce fléau commence d'abord par le courage de tous de dire à ces personnes d'arrêter quand on voit ce genre de choses dégoûtantes et qu'on accompagne les femmes pour pouvoir dire à ces mecs : “Arrêtez !”».Faà'za, 67 ans, grand-mère«Je suis tellement indignée de ce qui est arrivé à ma petite-fille, qui a été victime à plusieurs reprises d'attouchements sur la poitrine dans la rue et même au lycée. Les victimes et notamment leurs mères ont pris l'habitude de se taire et camoufler le problème par peur de représailles. En ce qui me concerne, je suis déterminée à aller jusqu'au bout pour lutter contre ces comportements. Je suis convaincue qu'on doit réagir pour montrer aux harceleurs qu'on n'a pas peur d'eux, ça peut changer les choses dans le bon sens. Sincèrement les victimes n'ont pas à être passives et baisser la tête, cela encourage davantage les agresseurs à continuer.»Fatima, 24 ans, étudiante«Ce phénomène est devenu, ces derniers temps, monnaie courante. Les femmes vivent un véritable calvaire. Elles sont victimes au quotidien de gestes déplacés de la part de ces individus, que rien ne semble les dissuader. Un jour dans le bus, j'ai demandé à un homme d'arrêter de me toucher, il m'a insulté. En plus, je trouve qu'aujourd'hui les jeunes ne se gênent plus. Il y en a même qui utilisent beaucoup de mots obscènes et vulgaires pour décrire les parties de votre corps, ils le crient devant les passants.»Salima M., 38 ans«Sincèrement, j'ai toujours connu le harcèlement de rue, j'ai l'impression que ça fait partie de mon quotidien. Je dirai même que j'ai grandi avec. Un jour au marché du volontariat, un homme m'a touché mon derrière. Je lui ai dit : «N'est-tu pas fou par hasard '», il m'a traitée devant tout le monde de pouffiasse. Depuis ce jour, j'ai compris que c'est très difficile de faire face à ce phénomène. Mais j'ai tout de suite conclu que je suis obligée de changer de comportement et de tenue vestimentaire, même si je suis persuadée qu'on a touché à ma liberté. Sincèrement, aujourd'hui, j'ai trop peur de m'habiller comme je veux, car j'ai même l'impression qu'on attire les harceleurs. Mon père me disait tout le temps que certaines tenues vestimentaires excitent les hommes, notamment les déséquilibrés et qu'il vaut mieux être discrète.»Dalila K., 28 ans, étudiante«Je vous le dis franchement, j'ai la boule au ventre quand je marche seule, surtout dans certains quartiers de la ville de Guelma. Et ces derniers temps, cette peur s'installe de plus en plus. Je reconnais aussi que j'ai changé malgré moi ma façon de m'habiller. Je trouve que c'est alarmant, car je suis convaincue que dès que je porte des vêtements trop serrés ou des décolletés, j'augmente le risque d'être victime de ce genre d'incivilités. Donc personnellement je ne trouve pas vraiment de solution pour y faire face, c'est-à-dire les comportements à adopter face aux harceleurs: c'est un véritable danger.»Hayat, 23 ans, agent de bureau«On est toujours prises au dépourvu, donc on ne sait toujours pas de quelle manière réagir face à ses situations. Si on est victimes de ces mésaventures : doit-on éviter ces individus, ou bien réagir ' Mais je trouve que notre réaction est une arme à double tranchant puisque ça dépend à quel type on a affaire. Donc la moindre réaction de la part de la victime risque de compliquer la situation. Et répondre par le mépris nous permet généralement d'éviter l'affrontement, toutefois certains harceleurs peuvent s'avérer très accrocheurs, c'est la raison pour laquelle je choisis les quartiers et les endroits même si je ne trouve pas normal de développer de telles stratégies.»Pour Amel, 33 ans, enseignante«Pour moi, adopter des stratégies, chercher des solutions... aurait été accepter de se soumettre à ces hostilités qui ne devraient pas être banalisées, car on a le plus souvent affaire à des pervers qui sont généralement dangereux. Avant j'ai tenté de supporter des vêtements plus couvrants, mais quand j'ai constaté que même les femmes qui portent le hidjab ne sont pas épargnées, j'ai compris qu'il faut lutter contre ce fléau, il faut résister et adopter une attitude courageuse devant ces individus, même si cela me vaut parfois une boule au ventre. Je me rappelle un jour, après qu'un vieux se fut collé contre mon dos devant un guichet à la poste, j'ai crié pour lui dire qu'il devrait avoir honte de faire ça. Il ne s'est même pas excusé en disant qu'il est obligé de faire la queue. Tout le monde nous regarde. Mais personne n'a dit un mot sur cet incident. Il faut dire que les témoins sont devenus passifs, ce qui complique davantage la situation. A mon avis, la lutte contre ce fléau commence d'abord par le courage de tous de dire à ces personnes d'arrêter quand on voit ce genre de choses dégoûtantes et qu'on accompagne les femmes pour pouvoir dire à ces mecs : “Arrêtez !”».Faà'za, 67 ans, grand-mère«Je suis tellement indignée de ce qui est arrivé à ma petite-fille, qui a été victime à plusieurs reprises d'attouchements sur la poitrine dans la rue et même au lycée. Les victimes et notamment leurs mères ont pris l'habitude de se taire et camoufler le problème par peur de représailles. En ce qui me concerne, je suis déterminée à aller jusqu'au bout pour lutter contre ces comportements. Je suis convaincue qu'on doit réagir pour montrer aux harceleurs qu'on n'a pas peur d'eux, ça peut changer les choses dans le bon sens. Sincèrement les victimes n'ont pas à être passives et baisser la tête, cela encourage davantage les agresseurs à continuer.»Malika, 57 ans, enseignante à la retraite«Je tiens à préciser qu'il faut reconnaître que les temps ont changé, et la drague c'est quelques chose qui a toujours existé depuis les temps les plus éloignés de l'histoire, elle était associée au charme, à la gentillesse, mais beaucoup plus à la galanterie. Je dirais que la femme a été toujours abordée, mais poliment, même si elle refuse, elle est respectée, franchement on n'entendait jamais les insultes et les grossièretés, on se sentait vraiment en sécurité. Mais ce qui dérange aujourd'hui chez cette génération, c'est l'usage d'un langage grossier et les gestes obscènes qui deviennent par la force des choses monnaie courante.»«Je tiens à préciser qu'il faut reconnaître que les temps ont changé, et la drague c'est quelques chose qui a toujours existé depuis les temps les plus éloignés de l'histoire, elle était associée au charme, à la gentillesse, mais beaucoup plus à la galanterie. Je dirais que la femme a été toujours abordée, mais poliment, même si elle refuse, elle est respectée, franchement on n'entendait jamais les insultes et les grossièretés, on se sentait vraiment en sécurité. Mais ce qui dérange aujourd'hui chez cette génération, c'est l'usage d'un langage grossier et les gestes obscènes qui deviennent par la force des choses monnaie courante.» n
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Posté Le : 02/01/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Noureddine guergour
Source : www.lesoirdalgerie.com