Algérie

Enquête-Témoignages



Enquête-Témoignages
«Un enfant, un sourire », l'image est un peu trop idyllique. Prendre le temps d'aller au-delà de cette image est le sujet de cette enquête témoignage réalisée dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l'enfant, coïncidant avec le 1er juin de chaque année. Nos interlocuteurs ont eu à répondreà cette question : «Quelle est la place de l'enfant dans la société algérienne '»Nihad, maman d'un enfant :«Beaucoup de sacrifices»«Nous sommes restés mariés pendant pratiquement six années avant de décider d'avoir des enfants. Nous sommes un couple amoureux et même fusionnel. Nous avons discuté pendant très longtemps avant de décider d'en concevoir. Nous aimons beaucoup les enfants, mais nous avions du mal à nous décider. Nous avions tout le temps de bons arguments : monde trop violent, éducation difficile, risque de viol ou pédophilie, peur de ne pas savoir l'élever, manque de ressources financières... Au fond, il ne s'agit là que d'excuses parce qu'au fond il faut croire que Dieu donne pour que tout aille bien !Mais nous n'étions pas dans cet état d'esprit. Nous avions surtout peur des sacrifices que nous devions faire, changer notre rythme de vie, ne plus avoir de vacances pendant un certain temps. Je pense que si ce n'était le harcèlement de nos deux familles et de nos collègues, notre fils ne serait pas encore né. Et heureusement. Parce que je me rends compte qu'aujourd'hui, nous faisons beaucoup de sacrifices mais cela en vaut la peine. A cèté, j'ai droit à des bisous, des câlins et plein de mots gentils. J'ai droit à des sourires angéliques. Je stresse beaucoup moins dans mon travail mais je suis aux petits soins pour mon fils. Je vois maintenant ma vie à travers lui. Et c'est une autre joie de vivre.Pour le 1er juin, j'espère qu'il y aura moins de maltraitance pour les enfants, qu'elle soit physique ou morale. Que nous puissions les considérer comme des êtres à part entière».Myriam, 32 ans, maman de trois enfants : «Une lourde responsabilit黫De notre temps, un couple nouvellement marié mûrit l'idée d'avoir un enfant. Ce n'est pas un aboutissement en soi. Pourquoi ' Parce que les temps ont changé et les besoins aussi. Avant, un couple était porté par sa famille et aidé durant toutes les étapes de sa vie. Aujourd'hui, il doit assumer seul toutes les responsabilités qui lui incombent. Personnellement, dans ma vie de jeune mariée, avec mon époux, nous avions décidé d'attendre une année avant de concevoir un enfant. Nous avions conscience de la responsabilité qui nous attendait. Au-delà de l'aspect matériel, il faut être prêt psychologiquement à endosser le rèle de parents. Ce n'est pas inné pour tout le monde. Il faut savoir lui consacrer du temps et se sacrifier. Dans le monde d'égoïsme d'aujourd'hui, une transformation doit se faire. Il faut savoir s'effacer devant son enfant. C'est pour cela que je considère qu'avoir un enfant est une lourde responsabilité. Il faut toujours avoir présent à l'esprit qu'un enfant c'est beau, c'est la vie. Je profite de cette occasion, pour souhaiter, à l'occasion du 1er juin, une bonne fête à tous les enfants algériens : qu'ils soient entourés d'amour et d'affection. Une pensée particulière pour les enfants de parents inconnus, qui vivent dans les pouponnières. J'espère qu'ils pourront s'armer de patience et de courage pour pouvoir affronter la vie qui les attend».Fatiha, célibataire : «Un enfant, c'est la joie de vivre, la continuité»Jeune célibataire, Fatiha répond à notre question par un petit proverbe : «Une tête ne peut grandir sans qu'une autre ne devienne blanche (Ma kber rass hata ichib rass». Elle prononce ce proverbe tout en souriantavant de nuancer sa réponse. On dit aussi : «Un enfant, c'est beaucoup de joie et de soucis aussi.»Pour elle, les enfants sont une source de joie de vivre, une continuité et un espoir pour un lendemain meilleur. «Je me dis que lorsque nous sommes parents, nous ferons tout pour éviter de transmettre les erreurs que nous avons commises à nos enfants. Nous devons être un exemple pour eux.Donc, ils ne peuvent qu'être meilleurs que nous. Il faut aussi avoir beaucoup de patience.»A travers l'expérience de ses frères et ses cousines, Fatiha pense que «les enfants donnent du courage aux parents. Ils les obligent à ne pas baisser les bras parce qu'ils sont responsables d'eux.Les enfants sont comme une lumière et dans certains cas les rèles s'inversent, les enfants deviennent encore plus responsables que les parents. C'est pour cela que je dis : les enfants sont une continuité de la vie.»




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