Algérie

Enquête-Témoignages



Enquête-Témoignages
«Cela fait longtemps que je n'ai pas eu de tes nouvelles, tu ne t'es pas connecté '» Une phrase qui est devenue anodine pour continuer à se lier. Exit le téléphone et le courrier, place à Facebook et Twitter. Les Algériens, accros à ces réseaux sociaux, témoignent de cette addiction.Ghania, grand-mère :«Ma page est pour mes petits-enfants»Ghania est une grand-mère «in», dans la vague. «Je me suis toujours intéressée à l'outil informatique et à l'internet. C'est tout naturellement que j'ai créé une page Facebook quand j'ai vu que mes enfants en avaient. Ils ne parlaient que de cela tout le temps. Cela fait maintenant plus de trois ans que je l'ai.» Interrogée sur son utilisation, elle répond : «C'est vrai que c'est utile, cela permet de rester connecté avec sa famille partout et d'avoir de ses nouvelles. Au début, je passais beaucoup de temps là -dessus, surtout le soir. Maintenant, beaucoup moins. Et comme mes petits-enfants sont une source de fierté pour moi, je passe beaucoup de temps à partager leurs photos. C'est un vrai hobby.» Pour Ghania, Facebook c'est bien, mais à utiliser avec modération.Ahmed, la trentaine, cadre : «J'ai deux comptes Facebook»«Ah ! Facebook». C'est avec cette exclamation qu'Ahmed répond à notre question. «Je vais vous faire une confidence. J'ai deux comptes Facebook», confie en éclatant de rire Ahmed. En lui demandant pourquoi, il dit tout bonnement : «Eh bien, il y a un compte sérieux et l'autre non.»Ahmed explique : «Le premier compte sert à rester en contact avec toutes les connaissances professionnelles et les membres de ma famille. Je fais attention à ce que j'écris et à ce que je poste. Pour le second, c'est pour des ‘'connaissances . Je peux écrire ce que je veux sans que cela ait de la valeur. C'est vraiment pour me lâcher. Comme c'est un compte fictif, une photo d'internet, personne ne risque de me reconnaître.»Soumia, la quarantaine, cadre supérieur : «Facebook m'inquiète pour mes enfants»C'est avec un petit sourire que Soumia aborde ce sujet. «Vous savez, je n'ai créé une page Facebook que pour être en contact avec mes enfants. Et en quelque sorte, les surveiller. J'ai tellement peur pour eux de la méchanceté des gens et des coups bas. Mais pour mon grand drame, seul mon fils m'a acceptée comme ami. Ma fille refuse. Et cela me dérange encore plus. Je me dis que peut-être elle a des choses à cacher et j'imagine pleins d'autres choses. Et cela m'est insupportable.» Et de conclure : «Censé resserrer les liens entre famille et amis, Facebook est en train de creuser un fossé entre ma fille et moi.»Sofiane, lycéen : «je me réveille le matin à 7h et je suis sur Facebook»«le matin, avant même de me laver le visage, je suis déjà sur Facebook. Je consulte ma page d'accueil pour voir si rien de nouveau ne s'est produit. On peut dire, je suis un vrai accro», répond sans hésiter Sofiane. Et pour lui, ce n'est pas une perte de temps. «C'est comme si j'étais tout le temps au téléphone ou bien dans la rue avec des copains. Au moins de cette façon, je suis soit chez moi soit dans un cybercafé. Mes parents savent absolument de cette manière où je me trouve», dit-il en riant. Est-ce que cela a renforcé les liens avec la famille ' «Franchement, si je sais que nous nous devons nous rendre chez des parents qui n'ont pas internet, je traîne le pas ou carrément je n'y vais pas. A quoi cela sert-il ' Les grands vont papoter et c'est tout.» Sofiane «bichonne» son profil. «Je mets à jour mon statut, commente le mur de mes amis, publie les dernières photos de mes copains. Je me prends en photo spécialement pour les mettre en ligne. Et des fois, pour faire bien, je cherche sur Google de belles formules pour les utiliser. Mais ça, c'est vraiment de temps en temps. Je suis littéralement accro !»Soraya, 30 ans, cadre : «J'ai arrêté Facebook»«Je passais des heures sur Facebook. Je regardais tout ce que faisaient les autres. Plutèt, sans me rendre compte, je surveillais et guettais leurs vies. Cela tournait pratiquement à l'obsession. Cela a commencé en visitant le profil de mes amis, puis les membres de ma famille. Par la suite, mes collègues de travail et puis mes anciennes connaissances. Après mes anciennes camardes d'école, j'ai commencé à prendre contact avec mon premier amour. Je suivais tout ce qu'il faisait. Je me suis même permise de le recontacter alors que je suis mariée et maman d'un enfant. Au bout d'un certain moment, je me suis sentie gênée vis-à -vis de mon époux, même si je considérais que je ne faisais rien de mal. Mais le fait de m'intéresser à la vie d'une autre personne de cette façon me mettait mal à l'aise. Alors j'ai décidé d'arrêter. C'est vrai qu'au début ce n'était pas facile de stopper net mais petit à petit, j'ai réussi. Je me rends compte maintenant que je passais des heures sur Facebook sans en profiter véritablement.Les personnes qui s'intéressent vraiment à moi et qui s'inquiètent pour moi sont autour de moi. Je n'ai pas besoin de ce réseau pour rester en contact avec eux !»M. Malek, chargé de communication dans une agence de communication : «Les réseaux sociaux, c'est mon gagne-pain»«Ce qui s'apparente à un loisir pour la majorité est pour moi un moyen de gagner ma vie. Souvent, mon métier m'amène à conseiller de nombreuses entreprises pour leurs stratégies digitales. Au début, personne n'y croyait. Aujourd'hui, plus que jamais, les réseaux sociaux gagnent en importance, bien plus que les sites internet vitrine des entreprises. Tout naturellement, j'y suis présent. Facebook, Twitter, Viadeo, Linkedin, Google... Mais attention ! j'en fais un usage très modéré. En fait, lorsque je suis sur ces réseaux, c'est uniquement pour le boulot. D'ailleurs, je me donne certaines règles parmi lesquelles celle de ne compter sur mes listes d'amis que des contacts à vocation professionnelle. Pas l'ombre d'un cousinâ€? même pas mon épouse. Ensuite, vous ne trouverez jamais un étalage de ma vie privée ou des postes et des commentaires déplacés. Tout comme vous faites attention à votre comportement dans votre vie de tous les jours, il est important de se montrer civilisé derrière son écran d'ordinateur. Il ne s'agit ni plus ni moins que de savoir gérer sa réputation sur le net.»




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