Algérie

Enquête-Témoignages



La scolarisation en milieu ordinaire des enfants handicapés préoccupe les parents et interpelle les institutions de l'Etat. Des spécialistes en parlent.Un processus auquel sont associés les parents également concernés par l'orientation de leurs enfants dans le cadre d'un plan personnalisé. Des associations ont vu le jour pour venir en appoint des efforts de l'Etat en prenant des initiatives proposant des solutions en faveur de ces laissés-pour-compte, initiatives qui ont séduit partenaires associatifs, parents et institutions de l'Etat appelées à accompagner les efforts de tous ces volontaires qui œuvrent pour sauver ces enfants. On parle ici du Centre médicopédagogique (CMP) de Bouzeguène qui fait un travail énorme sur le thème de l'inclusion scolaire des enfants en situation de handicap, lancé en partenariat avec Handicap International ; initiative qui a séduit les partenaires sociaux, la société civile et les institutions de l'Etat, avec comme résultat des enfants qui ont dépassé leur handicap et qui se sont intégrés dans la société à laquelle ils ont changé le regard qu'elle porte sur eux.Dr Gaceb Mostefa, directeur de la santé et de la population de Tizi-Ouzounous portons un grand intérêt à cette frange de la société que nous aidons pour lui permettre un enseignement adapté. Ce que font les bénévoles du Centre médicopégogique de Bouzeguène nous a amenés à nous rapprocher d'eux, d'où notre implication pour l'accompagnement de ses projets, d'autant plus que c'est un thème porteur sur la santé scolaire et l'insertion du handicapé en milieu scolaire. On apporte notre aide aussi bien dans l'évaluation des troubles et de la pathologie pour permettre aux facilitateurs et aux enseignants de comprendre les troubles et le handicap lui-même afin de prodiguer, grâce à notre service spécialisé de prévention et son département santé scolaire, un enseignement adapté, raison pour laquelle, on accompagne le centre dans la concrétisation du projet de création d'une maison de santé pour handicapés à Bouzeguène dont le dossier est au ministère.Thyerry Martinez, expert et consultant en inclusion scolaire qui accompagne le CMPde BouzeguèneJe gère en France un centre de 350 élèves, et j'en déduis que les chemins et les traitements sont identiques. Seulement, j'insiste pour une interaction intersectorielle garante d'un échange et d'un diagnostic précoce pour un plan de compensation du handicap, d'où la nécessité de la rencontre des trois piliers qui sont l'éducation nationale, les services de santé scolaire et les experts du centre, car un diagnostic posé en retard réduirait tous les espoirs.Il y a des élèves qui arrivent à s'en sortir, ce qui leur permet de changer leur propre regard sur eux-mêmes, notamment au sein de leurs familles et de la société. Je suis heureux de travailler avec eux.M. A. O. Rachid, parent d'enfant en situation de handicapMon fils est autiste. On a refusé de le prendre en préscolaire au motif qu'«il est anormal». Les portes sont restées fermées à toutes mes démarches pour sa scolarisation dans une classe spécialisée, classes réservées, me dit-on, aux enfants normaux ayant de simples difficultés scolaires. Vu l'impossibilité de rejoindre un centre comme Bouzeguène pour raison d'éloignement et de disponibilité, j'ai vainement sollicité des cours à domicile pour quelques heures par un psy et un orthophoniste, mon enfant nécessitant la présence permanente de spécialistes. Même la carte Chifa demandée depuis une année tarde à arriver. Comme résultat, il s'en est suivi une régression de la motricité de mon enfant, idem pour l'accès aux soins spécialisés. C'est dramatique.M. Lannak, secrétaire général de la direction de l'éducation de Tizi-OuzouLe fait de parler et d'essayer de faire quelque chose pour cette frange de la société qui ne doit pas être marginalisée et laissée pour compte est encourageant. En ce qui nous concerne, on fera tout pour les aider. Il y a une dynamique qui est enclenchée. On a ouvert deux classes à Tizi-Ouzou pour les trisomiques, mais pour ce qui est des autistes et de ceux qui nécessitent une prise en charge spécifique, il faut des structures spécialisées, des psychologues cliniciens et des orthophonistes. On a soumis le problème au ministère et sollicité des postes budgétaires pour recruter des psychologues cliniciens et des orthophonistes.'nous attendons une réponse que nous espérons positive.Baya H., chef de projet portant inclusion des enfants en situation de handicapL'intérêt de l'intersectorialité est plus que jamais d'actualité dans l'objectif de pouvoir demain proposer en concertation un diagnostic et une orientation plus adaptée à l'enfant en situation de handicap dans sa scolarité et soulager les familles et les enseignants qui les accueillent dans les classes. Cela étant, j'estime que les partenaires institutionnels ont contribué au succès du centre qui a capitalisé un certain nombre d'acquis. Dix de nos pensionnaires sont en formation dans un centre de formation professionnelle à Boumerdès en cordonnerie et en jardinage courant février. C'est encourageant pour les enfants, leurs parents et le CMP de Bouzeguène.




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