Algérie

Enquête sur l?assassinat de Rafic Hariri



L?ONU veut auditionner Bachar Al Assad et ses ministres Damas a reçu une demande d?audition de personnalités syriennes, dont le président Bachar Al Assad, de la part de la commission d?enquête de l?ONU sur l?assassinat du dirigeant libanais Rafic Hariri, a indiqué hier un haut responsable. Ce responsable syrien, qui a requis l?anonymat, a précisé que « la demande est arrivée dimanche ». Il s?est refusé à toute autre précision. La commission de l?ONU a demandé à rencontrer le président Bachar al-Assad, son ministre des Affaires étrangères Farouk al-Chareh et l?ex-vice-président Abdel Halim Khaddam, avait déclaré lundi la porte-parole de la commission de l?ONU à Beyrouth, Nasrat Hassan. Selon le quotidien arabe al-Hayat, le chef de cette commission, le magistrat allemand Detlev Mehlis, a envoyé une liste de noms d?actuels et d?anciens responsables, dont celui de M. Chareh, qu?il souhaite voir à Vienne. « On ignore si Mehlis a accordé un délai d?une semaine pour mener les interrogatoires », ajoute al-Hayat, rappelant que M. Mehlis doit passer la main vers le 10 janvier à son successeur le juge belge Serge Brammertz. De son côté, un analyste et cadre du parti Baas au pouvoir en Syrie, Ahmad Hajj Ali, a écarté l?éventualité d?une rencontre entre M. Assad et la commission. « Cela est impossible, car il s?agirait d?une atteinte à la souveraineté, d?une part il n?existe aucun prétexte juridique permettant une entrevue entre le Président et la commission et d?autre part cela conduirait à une politisation de l?enquête », a dit M. Hajj Ali à l?AFP. « Nous avons été surpris par la demande de la commission alors que nous nous préparions à mettre en doute les conclusions de l?enquête après la défection de deux témoins », a-t-il ajouté. Il a estimé que la demande de la commission d?enquête survient après les déclarations de M. Khaddam, qui a soutenu, vendredi dans un entretien avec la chaîne Al-Arabiya, que des responsables syriens, dont M. Assad, avaient proféré des menaces contre Rafic Hariri avant son assassinat le 14 février à Beyrouth. M. Khaddam a aussi affirmé que les services de renseignement syriens n?auraient pas pu assassiner Rafic Hariri sans l?aval de M. Assad. La Syrie a été mise en cause dans deux rapports d?étape de la commission d?enquête de l?ONU sur l?assassinat de Rafic Hariri, perpétré en février alors qu?elle exerçait encore une tutelle sur le Liban. L?ancien chef des renseignements syriens au Liban, Rustom Ghazalé, accusé d?implication dans l?assassinat de Rafic Hariri, a affirmé, pour sa part, qu?il « démissionnerait » si le président syrien Bachar al-Assad le lui demandait, dans un entretien diffusé hier par la chaîne Al-Jazira. « Si mon administration me demandait de mourir en martyr, je suis prêt (...) et si elle me demande aussi de démissionner, je suis aussi prêt », a-t-il affirmé. M. Ghazalé, chef des services de renseignements pour les environs de Damas, service chargé du contrôle du trafic entre la Syrie et le Liban, avait été entendu à Vienne en novembre par la commission d?enquête de l?ONU sur l?assassinat de Rafic Hariri. Dans un entretien diffusé vendredi par la chaîne Al-Arabiya, l?ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam, l?avait rendu responsable de la détérioration de la situation au Liban avant le retrait des troupes syriennes. Selon M. Khaddam, M. Ghazalé avait menacé M. Hariri peu avant son assassinat. M. Ghazalé a démenti les accusations de corruption proférées par M. Khaddam, selon lequel il avait pris 35 millions dollars de la banque libanaise Al-Madina. Prié de commenter la demande de la commission d?enquête d?entendre M. Assad et son ministre des Affaires étrangères Farouk al-Chareh, M. Ghazalé a estimé que c?était « au commandement politique de décider » s?ils allaient y accéder. « Nous sommes engagés à respecter toutes les résolutions internationales tout en respectant la souveraineté nationale », a-t-il poursuivi. M. Ghazalé a accusé M. Khaddam d?avoir « porté atteinte à l?honneur et à l?unité de la Syrie », par ses déclarations à Al-Arabiya.


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