Algérie

Enquête sur l’abstention du 17 mai aux législatives



Des partis parlent d’atteinte au droit du citoyen Le taux d’abstention impressionnant qui avait marqué les législatives du 17 mai dernier reste comme un gros point d’interrogation qui interpelle l’ensemble de la classe politique… Dans le souci évident d’éviter le remake de ce désaveu, lors des prochaines élections locales, le département de Zerhouni a pris l’initiative d’adresser des correspondances aux citoyens abstentionnistes pour leur demander des explications sur leur attitude. Sorte de sondage qui ne dit pas son nom, à travers lequel le département de l’Intérieur voudrait saisir les ressorts profonds qui sont à l’origine du rejet des urnes. Sauf que l’initiative du ministère de l’Intérieur est loin de faire l’unanimité chez les partis politiques qui sont, à vrai dire, les premiers concernés par le problème. Le FFS, qui avait appelé au boycott des élections est le premier à ruer dans les brancards au sujet de la démarche du ministère de l’Intérieur qu’il considère comme «une atteinte au droit à l’abstention consacré par la constitution». Le parti de Hocine Ait Ahmed fait ainsi porter le chapeau de l’abstention au Pouvoir qui a, selon lui, discrédité l’action politique. Au niveau du MSP, le jugement est plus nuancé de la part de Abderezzak Mokri qui ne va pas jusqu’à contester au ministère de l’Intérieur le droit de disséquer les raison de l’abstention. Il admet même une partie de la responsabilité des partis politiques par rapport au phénomène. Cependant, le vice-président du MSP, connu pour sa liberté de ton, par rapport à la ligne officielle du parti, rejoint le FFS lorsqu’il impute le discrédit des partis politiques au ministère de l’Intérieur. Ce qui n’est pas le cas du RND qui fait une lecture positive de la démarche du ministère concerné, laquelle démarche correspond parfaitement, selon Miloud Chorfi, à l’esprit de l’analyse faite par Ahmed Ouyahia, après les résultats des législatives.  «Il est de la responsabilité du ministère de l’Intérieur de s’interroger sur les raisons de l’abstention pour faire en sorte que des mesures soient prises», ajoute encore Miloud Chorfi qui rappelle au passage que son parti a soutenu les propositions de Zerhouni lors du débat à l’Assemblée, concernant particulièrement la disposition relative à l’exigence du taux de 5% des suffrages pour tous les partis souhaitant prendre part à la prochaine consultation électorale. Mais au-delà de la position des uns et des autres par rapport à l’initiative de Zerhouni, il est à se demander, à quelques mois des locales, si les acteurs politiques ont fait le bon décryptage du message du 17 mai dernier. A ce niveau, force est de constater qu’on en est encore à l’échange d’accusations entre, d’un côté, le gouvernement et les partis de la coalition et, d’un autre côté, les partis de l’opposition pour qui le remède contre l’abstention est moins dans le changement de la loi électorale que dans une prise en charge des doléances des citoyens déçus par les promesses non tenues des candidats aux mandats électifs.


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